Recruter un candidat doit être aussi simple que de commander un chauffeur via son smartphone. C’est la promesse de nouvelles solutions de recrutement qui arrivent sur le marché européen.

Le digital permettra-t-il d’en finir avec les emplois non-pourvus ? Depuis le début de l’année, des entreprises comme Corner Job (en Espagne) ou Accent Jobs (en Belgique) arrivent avec des solutions innovantes pour faciliter la mise en relation des candidats avec les entreprises. Elles s’appuient sur les fondamentaux de l’économie "on demand" : simplicité, immédiateté, interaction.

"Avec l’application Corner Job, nous cherchons à résoudre deux problèmes. Un fort taux de chômage chez les jeunes et un marché du travail où les missions sont de plus en plus courtes", explique David Rodriguez, cofondateur et CEO de ce pure player de l'emploi.

Réponse en 24h

L’application ne concerne que les emplois non cadres des secteurs en tension comme l’hôtellerie, la restauration, la vente, la logistique, l’industrie, la sécurité. En trois clics, l’internaute crée un profil et peut grâce à la géolocalisation repérer des offres près de chez lui. Un clic supplémentaire et il postule. "Nous garantissons une réponse dans les 24 heures, assure David Rodriguez. Soit l’entreprise rejette la candidature, soit il la présélectionne. Si l’entreprise ne répond pas, son annonce se périme et s’efface."

Le cabinet de recrutement belge Accent Jobs utilise les mêmes ressorts et vise aussi les jeunes avec son application Swop a job. Celle-ci s’inspire de l’application de rencontre amoureuse Tinder pour mettre en relation candidat et employeur. En trois clics, les demandeurs d'emploi renseignent leurs coordonnées, prennent un selfie et n'ont plus qu'à surfer sur les offres.

À la différence de Corner Job, ce sont les consultants du cabinet de recrutement qui prennent contact avec le candidat. Depuis peu, Accent Jobs a également fait le choix d’utiliser la messagerie instantanée WhatsApp pour diffuser ses offres d’emploi et accélérer le cycle des recrutements.

Ni CV ni lettre de motivation

Que ce soit avec Corner Job, Swop a Job ou WhatsApp, le candidat n’a plus de CV à envoyer ou de lettre de motivation à rédiger pour postuler. Côté employeur, les annonces sont réduites à leur plus simple expression. Sur Corner Job, l’annonce ne peut pas dépasser 140 caractères. Comme un tweet. "La relation aussi est simplifiée. Candidats et recruteurs prennent contact via un chat", indique David Rodriguez.

Présente en France et en Italie, l’application Corner Job totalise en quelques mois près d’un million de téléchargements. 4000 annonces sont par ailleurs postées toutes les semaines sur ces deux marchés. En Ile-de-France, elle a été téléchargée 100 000 fois en trois semaines. Corner Job s'attaque désormais à l'Espagne et au Mexique.

Des compétences mises en avant

Mais les start-up ne sont pas les seules à s'adapter au numérique. Chez le spécialiste de l'intérim Randstad, la priorité est aussi à la dématérialisation des services en ressources humaines. Le dernier service fraîchement mis en ligne : la plateforme de matching "Randstad Direct" créée pour les TPE/PME voulant recourir au travail temporaire.

"Aujourd'hui, 400 000 offres d'emploi sont non pourvues", explique François Béharel, président de Randstad France. Objectif, faciliter la relation entre candidats et recruteurs en mettant en avant les compétences du premier. Des compétences prélablement validées en agence par des consultants Randstad.

Un processus qui promeut l'immédiateté. Si, au bout de quelques minutes, le candidat choisi par l'employeur n'a pas répondu à sa demande, un deuxième est contacté automatiquement et peut prendre la place du premier. Réactivité exigée ! Ensuite, tout se fait en ligne : bulletin de salaire, contrat de travail, mode de facturation ou encore signature du contrat.