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Attention aux mauvaises notes !

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 19.05.2016 | Eric Béal

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L’apparition de sites de notation bouscule la communication des entreprises. Des évaluations négatives, des commentaires critiques… et leur attractivité à l’égard des jeunes générations en prend un coup.

« Management féodal […] Pas de feedback […] Hiérarchie nobiliaire. Beaucoup de turn­over et de ruptures conventionnelles abusives […] Stress impor­tant […] Salaires à la tête du client […] » Le patron d’Angie, une agence de communication logée dans le quartier du Sentier à Paris, devrait surveiller le site BizMarks. Car si les prochains commentaires sont aussi mauvais que celui laissé ce 9 mars, la qualité de son recrutement pourrait en pâtir… Ouvert fin 2014, ce pendant français de Glassdoor n’attire certes pas encore les foules. Mais il n’est jamais bon de laisser les internautes donner libre cours à leur mauvaise humeur sans réagir.

Le site présente l’originalité de découper les groupes par filiales, pour inciter les salariés à évaluer uniquement le périmètre qu’ils connaissent. Huit thématiques sont passées au crible : salaire, avantages, mana­gement, perspectives, ambiance, vie perso, environnement de travail et responsabilité sociale. Comme chez Glassdoor, le grand rival américain, les entreprises citées peuvent répondre gratuitement à leurs détracteurs. Mais également payer pour poster des offres d’emploi et accéder aux détails de leurs notes. Un créneau que le réseau social Viadeo a aussi investi : le concurrent tricolore de LinkedIn offre lui aussi aux internautes la possibilité d’évaluer les rémunérations, les avantages sociaux, la pression ou les espaces de travail.

Si les formules varient d’un site à l’autre, l’idée et le modèle économique restent les mêmes. Il s’agit d’offrir un service gratuit aux internautes – qu’ils soient salariés, stagiaires, étudiants ou demandeurs d’emploi – pour s’exprimer et consulter les ­commentaires déposés par d’autres. Et de se rémunérer uniquement sur les services de « place de marché », à savoir les offres d’emploi et les informations déposées par les entreprises.

Bon gré mal gré, ces dernières y viennent petit à petit. Environ 70 % des mastodontes du CAC 40 disposent déjà d’une page carrière sur Glassdoor, d’après l’enquête HR Idea 2015 réalisée par les cabinets 231e47 et Althéa. « Les plus avancés revendiquent les commentaires laissés par les internautes sur leurs pages carrière et incitent leurs salariés à ajouter un avis. Ils espèrent ainsi obtenir plus de commentaires positifs et noyer les remarques désobligeantes dans la masse. Cette stratégie vise à renforcer l’authenticité de leur marque employeur en s’appuyant sur les retours des candidats et des collaborateurs », analyse Héloïse Lemeillet, associée chez Althéa.

Auteur

  • Eric Béal