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Andrea Nahles, le dernier rempart social-démocrate

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 14.10.2015 | Thomas Schnee

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La pasionaria de l’aile gauche du SPD a mis beaucoup d’eau dans son vin depuis qu’elle est ministre de l’Emploi. Mais elle continue à penser qu’on peut moderniser l’économie en préservant les acquis sociaux et la cogestion. Portrait.

Demain, elles seront probablement des adversaires acharnées, qui ne se pardonneront rien. Mais aujourd’hui, face aux réfugiés, la chancelière allemande, Angela Merkel, et sa ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, Andrea Nahles, sont dans le même bateau. Pendant que la première martèle que «le droit fondamental à l’asile pour les réfugiés politiques ne peut connaître de limite», la seconde renchérit que «ces réfugiés resteront en Allemagne aussi longtemps que leur vie sera en danger». Et toutes deux de considérer que l’arrivée de cette population peut devenir une chance extraordinaire pour l’économie du pays, confrontée au vieillissement démographique et à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Pousser la comparaison entre les deux femmes, c’est aller un peu vite en besogne. Âgée de 44 ans, Andrea Nahles n’en est qu’à son premier ministère quand Angela Merkel, 61 ans, est chancelière fédérale et qualifiée de «femme la plus puissante du monde» depuis dix ans. Pourtant, elles ont un point commun: la force tranquille. Comme sa glorieuse aînée, la ministre a ainsi toujours été sous-estimée, ce qui ne l’empêche pas de tracer son sillon. «Jamais je n’aurais pensé, il y a vingt ans, qu’elle pourrait devenir une candidate potentielle à la chancellerie. Sa transformation est remarquable.Au sein du parti, elle a d’abord été la rebelle de gauche, puis est devenue le bon petit soldat. Demain, elle sera peut-être celle qui réussira à sortir la sociale démocratie de la dépression électorale», commente un spin doctor qui l’a longtemps suivie.

Jusqu’à sa nomination à la tête du plus gros budget ministériel d’Allemagne –125 milliards d’euros–, Andrea Nahles a vécu pour et par le Parti social-démocrate (SPD). Fille d’un maçon et d’une femme au foyer, elle est née en 1970 près de Coblence et des boucles du Rhin. Après son baccalauréat, elle entame des études de littérature qu’elle couronne par un mémoire sur… « le rôle des catastrophes dans les romans à l’eau de rose»! Puis étudie les sciences politiques. À l’époque, la jeune femme est déjà passée aux travaux pratiques : en 1989, année de la chute du Mur de Berlin et de l’entrée en politique d’Angela Merkel, elle crée une section du SPD dans son petit village de Weiler. Le point de départ de sa carrière.

Auteur

  • Thomas Schnee