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À Cluj, la Roumanie s’inspire des écoles de code à la française

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 12.04.2016 | Marianne Rigaux

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Des dizaines de Roumains se forment gratuitement au code informatique chez Academy+Plus et Simplon Romania. Selon une pédagogie innovante venue de France. Reportage auprès de ces futurs programmeurs.

Située au centre de la Roumanie, la ville de Cluj-Napoca évoque davantage les forêts de Transylvanie que l’informatique. Et pourtant, la localité passe pour la « Silicon Valley de l’Europe ». Ce n’est donc pas un hasard si deux écoles françaises de code possèdent ici des petites sœurs. À l’entrée des locaux d’Academy+Plus s’affiche le slogan Born to code, comme chez son modèle français, l’école 42 parisienne de Xavier Niel. Créée en 2013, cette dernière a inspiré le Franco-Roumain Bogdan Herea, qui a ouvert la première réplique à l’étranger sur sa terre natale.

Ce quadra natif de Bucarest connaît bien la France. Il y a passé huit ans, comme étudiant puis entrepreneur. En 2005, il revient en Roumanie pour créer Pitech+Plus, une entreprise qui travaille en sous-traitance informatique pour des sociétés françaises. C’est ainsi que de nombreux sites Web de marques de luxe sont fabriqués à Cluj. « Les commandes de l’agence de communication Publicis représentent 50 % du chiffre d’affaires », indique le patron.

Avec son école de code lancée en 2014, il peut recruter à domicile et fournir des développeurs aux entreprises de la région en pleine expansion. Toujours à l’affût de clients et de projets, il retourne en France toutes les deux à trois semaines. Son prochain chantier ? Ouvrir une école de code en Moldavie en novembre prochain.

Son école à lui, Academy+Plus, occupe le troisième étage d’un immeuble de Cluj. De part et d’autre du couloir central s’alignent des salles baptisées de noms de planète : Altaïr, Sirius, Damogran. Dans l’une d’elles, de gros coussins et une console de jeux invitent à la détente. Toutes les autres sont pourvues d’ordinateurs à perte de vue. Ici, pas de professeur, pas d’emploi du temps. Les locaux sont ouverts 7 jours sur 7, jour et nuit. Les étudiants viennent quand ils le souhaitent travailler sur leur projet : un site de vente en ligne, une application révolutionnaire, un jeu vidéo…

L’établissement applique les mêmes méthodes que l’école 42. D’abord, un test en ligne, qui permet de sélectionner les prétendants à la « piscine ». Puis un mois d’immersion avec des problématiques de code à résoudre, sans consigne. Pour la première promotion, en 2014, 70 élèves ont été retenus. Pour la deuxième, à l’été 2015, le double. « On aimerait sélectionner 200 à 250 étudiants lors de la prochaine », ambitionne Bogdan Herea.

Auteur

  • Marianne Rigaux