À une écrasante majorité (83 %), les cadres envisagent ou ont envisagé une reconversion, selon une enquête menée par Cadremploi du 12 au 15 mars, qui a recueilli 1.800 réponses. Plus d’un tiers (34 %) a déjà franchi le cap (14 %) ou est en passe de le faire (20 %). Ce changement implique un nouveau métier mais pas un changement de statut dans la plupart des cas. Près des deux tiers (63 %) des cadres reconvertis restent en effet sous le statut de salarié, taux qui devrait se maintenir puisque les cadres en cours de reconversion n’ont qu’une préférence minoritaire (44 %) pour l’entrepreneuriat.
Sans surprise, les candidats à la reconversion se recrutent parmi les tranches d’âge plus élevées. Les cadres entre 46 et 55 ans représentent 37 % des effectifs en reconversion, soit près du double de la tranche d'âge 26-35 ans (19 %). Trois raisons majeures poussent les cadres à se reconvertir. Près de la moitié (48 %) pointe le manque d’épanouissement comme facteur premier de leur réorientation de carrière. Ceux qui sont en cours de reconversion, ou qui ont entamé ce processus, évoquent à hauteur respectivement de 43 % et 48 %, la fin d’un cycle professionnel comme moteur de leur décision. Par ailleurs, 44 % et 45 % estiment respectivement que la crise sanitaire a « joué un rôle important dans leur prise de décision ». Un autre élément vient étayer ces affirmations : 37 % des cadres reconvertis déclarent avoir sauté le pas au cours des derniers mois.
Parmi les difficultés inhérentes à une reconversion, l’aspect financier reste le principal blocage pour 69 % des sondés. La crise actuelle a d'ailleurs freiné le projet de reconversion, pour 35 % d'entre eux. Si un projet de reconversion entraîne de nombreux inconvénients, de stress, voire d’inquiétudes, à la fois pour le principal protagoniste, mais aussi pour son entourage, une large majorité ne récuse pas sa décision initiale. À la question « Et si c’était à refaire ? », 65 % des cadres reconvertis répondent qu’ils feraient de nouveau le même choix.