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42% de pauvres parmi les habitants des "quartiers"

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 03.05.2016 | Chloé Joudrier

L’Insee publie de nouvelles données sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville qui confirment les très fortes difficultés rencontrées par leurs habitants. Parmi eux, 42% vivent sous le seuil de pauvreté.  

En 2014, les contours géographiques des quartiers prioritaires de la politique de la ville ont été redéfinis. Aujourd’hui, l’Hexagone en compte 1296, dans lesquels résident 4,8 millions de personnes. Dont près de la moitié en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France (nouvelle appellation de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie).

Des territoires qui concentrent les difficultés et cachent une très grande pauvreté. Un seul chiffre résume l’ampleur du phénomène : 42% des habitants de ces zones urbaines vivant sous le seuil de pauvreté, selon de nouvelles données de l'Insee publiées ce mardi 3 mai. Contre 16% au niveau national dans les « unités urbaines englobantes », c’est à dire dans les agglomérations. Le niveau de vie médian de ces habitants n'atteint que 12440 euros annuels, soit 28% de moins que la moyenne des unités urbaines englobantes.

Le record appartient aux régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d'Azur, qui enregistrent des taux de pauvreté de plus de 47% dans leurs quartiers prioritaires. Suivent l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, les Hauts-de-France et le Centre-Val-de-Loire (45%).

Une pauvreté monétaire qui se nourrit de la difficile intégration dans l’emploi. «Globalement, les habitants de ces quartiers s’insèrent plus difficilement sur le marché du travail que la population urbaine qui les englobe», explique l’Insee. Les emplois précaires – CDD, apprentissage, intérim, stages – touchent 21% des actifs de 15 à 64 ans dans les quartiers, contre 14% au niveau national dans les agglomérations. Dans une région soi-disant «attractive» comme l’Ile-de-France, le taux atteint 17% parmi la population des quartiers. «C’est une terre de richesse avec un grand nombre d’inégalités», justifie Patrick Hernandez, directeur régional Ile-de-France de l’Insee.

Autre indicateur de précarité, les allocations chômage. Parmi les habitants des quartiers prioritaires, 25% en touchent en France métropolitaine, soit huit points de plus, en moyenne, que la population des agglomérations. Un taux qui atteint 27% pour les ménages des quartiers des Hauts-de-France, et 24% pour ceux d’Ile-de-France.  

Dernières données, celles portant sur le niveau de formation. Là aussi, les inégalités sont criantes. La réussite scolaire dans les quartiers prioritaire s’avère beaucoup plus faible. Au niveau national, 75% des plus de 15 ans n’ont pas le baccalauréat dans ces zones urbaines difficiles, contre 55% dans les agglomérations.

 

- Etude nationale

- Etude en Ile-de-France

- Etude dans les Hauts-de-France

Auteur

  • Chloé Joudrier