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22 % des cadres démissionnent dans les deux ans après l'embauche

Emploi & mobilité | publié le : 12.10.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Business woman sending resignation letter and packing Stuff Resi

Recruter, décevoir... et devoir rapidement recruter à nouveau ? C’est le lot de nombreuses entreprises selon une étude récemment diffusée par l’Apec. Les démissions "précoces" de cadres, survenant moins de deux ans après l’embauche, n’ont plus rien du phénomène anecdotique ou marginal. Selon les chiffres réunis par l’agence spécialisée, près d’un quart (22 %) des cadres ont déjà démissionné d’un poste en CDI avant la troisième année de présence dans l’entreprise. Dans plus de la moitié des cas (56 %), voire plus de trois quarts (65 %) chez les jeunes cadres, ces départs sont envisagés durant les six mois suivant l’arrivée dans l’entreprise. L’étude note par ailleurs que plus d’un cadre sur dix (12 %) a quitté l’entreprise durant la période d’essai. Chez les moins de 35 ans, le taux atteint des proportions considérables puisque 42 % ont franchi le pas, soit plus du double de celui relevé chez les cadres âgés de 35 à 54 ans (19 %) et sept fois plus que chez ceux âgés de plus de 55 ans (6 %).

Paradoxalement, les cadres les plus jeunes sont aussi les plus nombreux à considérer qu’une démission "précoce" peut s’avérer pénalisante pour la suite de leur carrière : deux tiers d’entre eux partagent cet avis. Pour la moitié des sondés (49 %), la barrière des deux ans de présence au sein de l’entreprise marque bien un seuil en deçà duquel un départ peut réduire ses chances de recrutement lors d’une future candidature. Comment expliquer un comportement à première vue contradictoire ? Par les chances de retrouver un poste, selon l’étude de l’Apec. Les jeunes cadres sont en effet plus confiants que leurs aînés dans leurs possibilités de retrouver facilement un emploi équivalent dans une autre organisation : c’est le cas pour 68 % des moins de 35 ans alors que la moitié seulement des 35 à 54 ans (50 %) et à peine un cinquième (21 %) des 55 ans et plus partage ce point de vue. Ces chances de retrouver un poste se confirment dans la réalité puisque six cadres démissionnaires sur dix avaient déjà signé un autre contrat au moment d’officialiser leur démission et que 3 sur 10 se trouvaient engagés dans un processus de recrutement.

Reste à connaître la cause d’une telle hémorragie. L’étude en a identifié deux : les opportunités qu’offrent d’autres entreprises et le"hiatus" entre les promesses employeur et la réalité du poste occupé. Ces deux motifs sont cités à parts égales (29 %) par les cadres démissionnaires. Dès lors, comment garder ses cadres ? L’étude apporte une piste en indiquant qu’un tiers des cadres (34 %) déclare constater un "écart significatif" entre la réalité du poste et la description qui en avait été faite lors du recrutement. Chez les cadres de moins de 35 ans, la proportion atteint 51 %… Autre piste tout aussi intéressante : l’ensemble des sondés, quel que soit leur âge, mentionnent aussi le "style managérial" et les perspectives d’évolution comme des facteurs ayant motivé leur départ.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins