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L’IA utilisée par 79 % des 16-25 ans

Homepage | publié le : 07.05.2024 | Gilmar Sequeira Martins

Recours à l'IA

Selon cette étude, près de la moitié des jeunes de 16 à 25 ans (44 %) ont déjà recours à l’IA pour rédiger une lettre de motivation dans le cadre d’une candidature à une formation, y compris à travers des plateformes comme Parcoursup.

Crédit photo Thongden_studio/Adobe Stock

Recruteurs et managers, préparez-vous... Les jeunes de 16 à 25 ans recourent déjà massivement à l’IA. Ces pratiques ont peu de chances de se réduire lorsqu’ils intégreront les entreprises. RH et managers doivent d’ores et déjà se préparer à une mutation rapide des modes de recrutement et de management de ces futurs salariés.

Les candidats qui vont entrer sur le marché dans les prochaines années ont-ils déjà adopté l’IA ? La réponse ne fait aucun doute selon le sondage réalisé par Diplomeo en avril auprès de 560 répondants âgés de 16 à 25 ans1. Premier constat : l’usage de l’IA est déjà très répandu puisque près de 8 jeunes sur 10 (79 %) ont eu recours à un outil d’IA durant leurs études ou pour choisir leur orientation. Dans cet ensemble, plus de la moitié (55 %) déclare l’utiliser au mois une fois par mois et 25 % chaque semaine. L’usage quotidien concerne déjà plus de 2 personnes sur 10 (21 %) qui utilisent ce type d’outil.

Au-delà de la fréquence, quels sont les usages ? Considérés comme un « facilitateur » capable de réduire les tâches rébarbatives, les systèmes d’IA sont utilisés en priorité pour produire des contenus liés aux études (61 %), mais aussi pour « trouver de l’inspiration » (46 %) ou encore « acquérir rapidement des connaissances » (41 %). Dans le cadre de leurs travaux scolaires, les outils ont trois usages principaux :

  • créer des plans pour les devoirs (56 %) ;
  • corriger les erreurs d’orthographe (55 %) ;
  • et réviser (39 %).

Contre toute attente, les jeunes de 16 à 25 ans n’ont pas recours – pour l’instant – à l’IA pour décider de leur… orientation. Les trois quarts d’entre eux (76 %) déclarent en effet ne pas utiliser de tels outils pour choisir leur futur établissement d’enseignement. Tel n’est pas le cas de la tranche d’âge plus étroite des 17-20 ans, puisque 4 sur 10 (40 %) indiquent y recourir pour s’orienter et obtenir des suggestions de métiers, secteurs ou formations qui pourraient leur plaire. Chez les sondés âgés de plus de 21 ans, cette proportion tombe à 30 %, signe qu’une évolution rapide est en cours. Autrement dit, l’usage des outils d’IA se répand beaucoup plus rapidement en quelques années au sein d’une même génération.

Que vaut une lettre de motivation faite avec l’IA ?

Déjà en perte de vitesse, la lettre de motivation va-t-elle devoir être remisée au grenier pour de bon ? Près de la moitié des jeunes de 16 à 25 ans (44 %) ont déjà recours à l’IA pour rédiger une lettre de motivation dans le cadre d’une candidature à une formation, y compris à travers des plateformes comme Parcoursup. L’usage est moins répandu pour atteindre d’autres objectifs.

Ainsi, 21 % seulement des sondés ont recours à l’IA pour postuler à un job étudiant, 20 % pour un stage et 19 % pour une alternance. Cet usage croissant va-t-il enlever toute valeur à la lettre de motivation dont l’intérêt, pour les recruteurs ou les jurys chargés d’examiner une candidature, résidait précisément dans sa capacité à révéler la personnalité du candidat, ses motivations et la fermeté de son engagement ?

Le sondage de Diplomeo note une différence dans l’usage que font les femmes et les hommes de l’IA. Si elles sont à peine moins nombreuses à l’utiliser (77 % c. 79 %), elles s'en servent aussi moins fréquemment. Ainsi, 50 % des filles de 16 à 25 ans déclarent un usage peu régulier de l’IA (moins d'une fois par mois), soit 10 points de plus que les garçons (40 %). Elles ne sont que 16 % à l’utiliser au quotidien alors que c’est le cas pour un quart (26 %) de leurs alter ego masculins.

Autre paradoxe : alors qu’elles déclarent plus souvent recourir à l’IA pour leurs études (82 % c. 75 %), elles sont pourtant moins nombreuses à l’utiliser pour rédiger des devoirs (32 % c. 38 %), de même que pour réviser leurs connaissances (29 % c. 49 %). Sur deux points cependant, leur usage dépasse celui des garçons : pour corriger leurs erreurs d’orthographe (56 %) et pour mieux organiser leur travail (18 %).


(1) Sondage réalisé par Diplomeo et publié le 23 avril 2024 Intelligence artificielle, études et orientation : un trio gagnant pour la Gen Z

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins