La transformation digitale est en marche mais des difficultés doivent être surmontées, selon une enquête menée en avril et mai par Sapio Research et Abbyy, un acteur de l’intelligence artificielle, auprès de 1.220 décideurs d’entreprises de plus de 1.000 salariés, en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux États-Unis et au Japon. Les données recueillies mettent en relief la fréquence des « freins importants » puisque la quasi-totalité (98 %) des entreprises en font état. Ils ont un impact important sur les projets de transformation digitale : pour un cinquième des décideurs (19 %), ils conduisent même à l’abandon des projets. Pour un tiers des entreprises, parmi les principaux freins à l’automatisation se trouve cité en premier lieu (34 %) la difficulté à remplacer les systèmes existants.

Vient ensuite la validation des budgets pour un tiers des managers (30 %) mais aussi des dirigeants (33 %). En France, les montants consacrés à la transformation digitale sont conséquents. Près des deux tiers (60 %) des entreprises indiquent y avoir consacré entre 500.000 euros et 5 millions d’euros. Les sondés citent au troisième rang des difficultés la disponibilité en interne des compétences nécessaires (27 %). À ces difficultés récurrentes s’ajoutent les effets de la crise sanitaire : une écrasante majorité des entreprises françaises (81 %) se prépare à en subir les répercussions jusqu’en 2022. Sans oublier le recueil de l’adhésion des dirigeants, citée par 22 % des managers comme l’un des « freins » majeurs à la transformation digitale.

La diversité des processus de décision semble aussi jouer un rôle significatif. Alors que près de la moitié des cadres dirigeants (43 %) affirme prendre en charge la décision en matière de transformation digitale, un tiers des managers (34 %) estiment que c’est aux équipes dédiées à l’innovation de jouer ce rôle. Surtout, l’étude souligne l’écart de vision séparant les dirigeants des managers quant à la capacité de leur entreprise à relever les nouveaux défis technologiques. Alors que 90 % des dirigeants assurent que leur organisation est prête, les managers ne sont que 56 % à partager cet avis. Les managers se trouvent huit fois plus souvent confrontés à des difficultés liées à la transformation digitale. Malgré la diversité des technologies disponibles, 38 % d’entre eux déclarent rencontrer des obstacles contre 5 % des dirigeants. Enfin, l’étude souligne le faible engouement des entreprises françaises pour les platesformes de « No/Low Code » qui permettent, moyennant une formation réduite, de déléguer aux équipes RH le processus de conception d’outils digitaux : un tiers (32 %) seulement y a recours.