L’IA intéresse de plus en plus les directions des ressources humaines. Selon une enquête réalisée par Axys Consultants, elles sont désormais 13 % à avoir mis en place des solutions de ce type. La progression reste cependant modeste par rapport au niveau relevé en 2019 (11 %). La gestion administrative reste le poste qui mobilise le plus l’IA car il permet, selon 66 % des DRH, de "simplifier et d'optimiser" les processus grâce à l’automatisation. Le marketing RH occupe la seconde position puisqu’il recueille 59 % des suffrages, talonné par la protection des données personnelles et sensibles des candidats et des salariés (57 %). Les DRH envisagent aussi à 54 % d’utiliser l’IA pour développer les programmes de fidélisation ou, à 49 %, pour repérer les meilleurs profils ou pour aider les salariés à mieux gérer leurs congés, leur carrière, leur formation, voire formuler un feed-back sur l’entreprise avec l’appui d’un assistant personnel RH.

Le classement des solutions IA déployées au sein des entreprises reste identique. Par ordre de fréquence, les entreprises continuent à mettre à la disposition des salariés en priorité des chatbots ou des agents conversationnels pour gérer les candidatures, des outils d’analyse et de génération automatisée de documents (réponses mail, comptes rendus d’entretiens), des outils d’automatisation des tâches administratives, des chatbots attachés à une application spécifique (gestion des congés, droit à la formation, carrière…) ou encore des outils d’analyse prédictifs dédiés au recrutement, à la mobilité ou à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Sous l’angle des plus fortes progressions, le classement est tout autre : entre 2019 et 2021, ce sont les outils d’analyse et de génération automatisée qui ont vu leur diffusion augmenter de 43 %, suivis par les chatbots attachés à une application spécifique (+ 36 %) et les outils d’analyse prédictifs dédiés au recrutement, la mobilité ou à la GPEC (+ 31 %).

S’ils plébiscitent la capacité de l’IA à faire gagner du temps (87 %), les DRH restent attentifs à son impact. Plus des trois quarts (76 %) estiment qu’ils devront faire preuve de vigilance quant aux répercussions de cette technologie sur les conditions de travail et le bien-être des salariés. 50 % des DRH, un taux en nette progression par rapport à 2019 (43 %), craignent par ailleurs que l’IA ait des conséquences sur la qualité du lien social. Ils sont aussi nombreux (75 %) à craindre que le déploiement de l’IA n’entraîne une hausse des demandes de reporting et d’indicateurs de performance. Si plus de huit DRH sur dix (81 %) reconnaissent que le déploiement de l’IA va nécessiter une montée en compétences des collaborateurs, ils estiment aussi à une large majorité (78 %) qu’elle peut redonner du sens au travail grâce à la suppression des tâches répétitives.