Pour une fois, l’unanimité a été de mise. La quasi-totalité (99 %) des décideurs IT ont adopté des technologies d’automatisation durant la crise sanitaire. C’est le principal enseignement de l’étude menée en mars par ABBYY en collaboration avec Sapio Research auprès de 1 208 décideurs informatiques répartis en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, aux États-Unis et au Japon sur les investissements réalisés dans ce domaine par les entreprises. Plus déterminant encore, les décideurs ont adopté une nouvelle approche, centrée cette fois sur les collaborateurs. Avec pour conséquence un double mouvement : d’un côté une réduction des investissements dans l’automatisation robotisée des processus (RPA) ; de l’autre, une montée en puissance de l’"intelligent document processing" (IDP) et des technologies d'automatisation des processus. Les réponses recueillies par l’étude indiquent ainsi que 82 % des entreprises françaises assurent avoir déployé des systèmes de "process automation", soit un accroissement significatif puisque 30 % à 50 % avaient recours à la RPA auparavant.
Pour expliquer cette nouvelle orientation, l’étude invoque plusieurs facteurs : d’abord l’évolution des besoins des clients des entreprises, ensuite, la nécessité d'assurer la continuité des opérations, mais aussi la volonté de saisir les opportunités apparues sur le marché. Il apparaît par ailleurs que les critères présidant au choix de solutions technologiques ne sont plus seulement du ressort des champs strictement économiques. Si près de la moitié des professionnels sondés (42 %) précisent en effet que ces dispositifs permettent de mieux se préparer au travail à distance et 33 % qu’ils sont utiles pour le travail hybride, un tiers (33 %) d’entre eux fait état d’une préoccupation liée à la santé et la sécurité au travail. Selon eux, ces outils permettent de lutter contre le burn-out des collaborateurs. La question économique reste malgré tout essentielle : près de quatre sondés sur dix (39 %) affirment avoir obtenu un ROI (return on investment) deux fois supérieur grâce aux projets d’automatisation.
En France, l’étude permet de cerner l’attitude des décideurs informatiques : plus de six sur dix (62 %) espèrent désormais un ROI deux fois supérieur à leur investissement et près de quatre sur dix (39 %) affirment l’avoir déjà atteint au demeurant. Un point mérite cependant une attention particulière : selon les sondés, l’automatisation des processus peut échouer du fait du travail à distance (33 %) et du fait d’un manque de formation des collaborateurs (25 %).