Au Royaume-Uni, les employeurs qui ont dans leurs effectifs des salariés faisant le Ramadan – le mois de jeûne a débuté le 13 avril – ont reçu des conseils de la part de Mend (Muslim Engagement & Development), une organisation basée à Londres. Parmi les conseils, le Mend suggère d'offrir des horaires flexibles, y compris pour le travail en équipe, quitte à proposer des solutions individuelles, car chacun réagit différemment à la pratique, d'envisager d'échanger la pause déjeuner pour une pause prière (avec un lieu prévu à cet effet), et de préférer le télétravail, si ce n'est pas déjà le cas, plutôt que la présence au bureau. De même, l'organisation conseille aux employeurs d'accepter les demandes de congés annuels de la part de leurs salariés musulmans pendant cette période. D'autres experts RH, tel que le docteur Low Kiang Wei, de la société International SOS, soulignent qu'il est important pour les managers de montrer leur soutien et d'être inclusifs pendant cette période. « Si pour certains musulmans, la pratique du jeûne est une habitude forgée au fil des années, il peut se trouver des collègues ou des managers qui manquent de connaissances sur le sujet », souligne-t-il dans la presse. Il s'agit donc d'accroître la sensibilisation en communiquant avec l'ensemble des salariés. D'éviter de programmer les réunions au moment de la rupture du jeûne, par exemple, de proposer un café lors d'une pause. Bref, d'être plus conscient de ce que de telles attitudes peuvent provoquer, ajoute-t-il. Et une façon de s'assurer que les salariés musulmans se sentent pleinement inclus dans l'organisation. En proposant ces accommodements, les employeurs limitent les risques de fatigue voire d'accidents. Et même s'il serait nécessaire, de la part des salariés qui jeûnent, de prévenir leur hiérarchie, en particulier en ce qui concerne une demande de congés, il peut être judicieux, de la part des RH, de faire une exception si le besoin de repos se fait sentir, afin d'éviter tout risque pour l'entreprise d'être accusée de discrimination, précisent les experts. Enfin, alors que le Ramadan pourrait occasionner des commentaires de la part de collègues non musulmans, les employeurs doivent se soucier de tout ce qui pourrait être assimilé à du harcèlement religieux. La seule façon de déjouer ce risque est, une fois de plus, d'informer l'ensemble des salariés, pour ne pas donner l'impression que les pratiquants bénéficient de « privilèges », concluent les experts.