Recruter devient de plus en plus difficile. Le marché se tend, comme le prouvent les chiffres de la première édition de la Boussole Randstad de l’emploi : depuis un an, le nombre d’offres d’emploi publié sur un trimestre a progressé de 60 % pour s’établir à 3,7 millions. Un tiers des recrutements s’effectue désormais sur le marché invisible (cooptation, candidature spontanée, réseau, fin de mission d’intérim, etc.). Plus un bon signe puisque ce chiffre traduit une décrue très nette : en 2019, la moitié des recrutements se faisaient sur le marché invisible. Au premier trimestre 2022, le marché invisible représente malgré tout plus de 3 millions d’embauches. Conséquence : les entreprises ont tendance à multiplier la publication d’annonces pour trouver les profils dont elles ont besoin.
L’étude permet de connaître les trois métiers les plus recherchés sur les deux marchés, visible et invisible. Sur le premier se détachent nettement trois fonctions avec des progressions à deux chiffres : commercial (+ 26 % par rapport au 4e trimestre 2021), technicien de maintenance (+ 34 %) et agent immobilier (+ 77 %). Les auteurs de l’étude soulignent que trois métiers du "care" (garde d’enfants, aide-soignant et infirmer) figurent également parmi les fonctions qui font l’objet des recherches les plus intenses. C’est le secteur tertiaire, désormais très dominant dans l’économie, qui concentre la plus forte progression en matière de publication d’annonces : + 30 % par rapport au 4e trimestre 2021. Autre indice de la tension régnant sur le marché : près des deux tiers (63 %) des annonces portent sur des CDI.
Les auteurs de l’étude en concluent que les employeurs, conscient de l’intensité concurrentielle, préfèrent ce type de contrat afin de mieux attirer et fidéliser leurs futurs collaborateurs. Le contraste avec les trois fonctions les plus recherchées sur le marché invisible est saisissant. Les trois fonctions qui y sont le plus demandées sont celles d’agent administratif (84 % des embauches par le marché invisible), employé de ménage (80 %) et plongeur (94 %). Les trois secteurs qui recourent le plus au marché invisible de l’emploi sont, dans l’ordre, l’hôtellerie-restauration-tourisme, l’enseignement et la formation, enfin le commerce et la vente.