À l’heure où la pénurie de main-d’œuvre menace tous les secteurs, la FEHAP1 et Nexem2, dont les adhérents emploient 55 % du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif, publient un premier baromètre sur les tensions de recrutement. L’initiative est d’autant plus notable que ce pan de l’économie, qui mobilise 610 000 salariés, souffre d’une difficulté structurelle d’attractivité. La FEHAP souligne que les tensions de recrutement "fragilisent le fonctionnement des établissements et services qui accompagnent les plus vulnérables".
Cette première édition permet de mesurer l’écart à combler entre les besoins et la situation réelle du secteur. Il précise notamment que, parmi les 407 structures employant 90 000 salariés qui ont transmis leurs données, 4 300 postes ne sont pas pourvus. Par extrapolation, cela pourrait signifier que 30 000 postes ne sont pas pourvus dans l’ensemble du secteur. Ce premier baromètre relève aussi 5 300 départs de salariés, parmi lesquels 2 650 démissions ou ruptures conventionnelles sur l’année écoulée. Parmi les motifs invoqués pour expliquer leur décision, les salariés citent la rémunération, mais aussi le manque de formation, les contraintes inhérentes à ces activités, le refus d’un contrat à durée déterminée.
Les données globales du baromètre font apparaître que plus de deux tiers des répondants constate un manque d’effectifs dans les métiers du soin, de la rééducation, mais aussi dans l’accompagnement social. Près de la moitié des structures déclarent manquer de personnel d’encadrement et dans les fonctions support. Les répondants indiquent aussi avoir vu augmenter leurs difficultés à recruter durant le troisième trimestre 2021 : c’est le cas de plus de la moitié des répondants (56 %) à la recherche d’infirmiers ; de 52 % de ceux recherchant des aides-soignants, et de 39 % de ceux recherchant des éducateurs spécialisés et des moniteurs-éducateurs.
