Les entreprises vont-elles devoir démontrer leurs actions contre le changement climatique pour attirer les candidats ? La question se pose après la publication d’une étude menée par Elabe pour l’Unédic auprès de 2 000 actifs. Plus de 8 sur 10 (84%) émettent le souhait d’exercer une activité en adéquation avec le défi climatique, cet ensemble se divisant entre une part (38 %) espérant que leur travail contribue à protéger l’environnement et une autre (46 %) qu’il n’ait aucun impact négatif. Cette perspective contraste fortement avec leur lecture de la situation actuelle, puisque 2 actifs sur 10 seulement estiment que leur activité « contribue positivement à la transition écologique et à protéger l’environnement » et près de 4 sur 10 (39 %), taux qui monte à 54 % parmi les cadres, considèrent qu’elle ne contribue pas « positivement », sans pour autant avoir d’impact négatif. S’ils ne sont qu’un sixième (16 %) à considérer que leur activité a un impact négatif sur l’environnement, un quart (25 %) déclare ne pas connaître la nature de cet impact.

La situation peut-elle évoluer ? L’optimisme est bien présent, puisque 72 % des actifs estiment que leur secteur peut s’adapter et intégrer les enjeux environnementaux. Cet ensemble se partage toutefois quasiment à parts égales entre une fraction (35 %) qui pense que sa filière est déjà en train de s’adapter et une autre (37 %) qui considère que cette adaptation est possible, mais qu’elle n’a pas encore commencé.

Comment ces souhaits de protéger l’environnement se traduisent-ils en termes professionnels ? Selon l’étude, un quart des actifs (26 %) a déjà changé de secteur ou de métier, ou envisage de le faire, afin d’être en accord avec les enjeux écologiques et environnementaux. Cette moyenne dissimule de fortes disparités. Chez les actifs de moins de 40 ans et les demandeurs d’emploi, 4 sur 10 ont déjà sauté le pas ou envisagent de le faire, de même que 35 % des actifs exerçant leur activité dans l’industrie et 34 % des indépendants et des actifs avec un CDD.

Quels acteurs doivent se mobiliser pour mener à bien cette transition écologique ? Les pouvoirs publics arrivent largement en première position pour trois quarts (77 %) des actifs, suivis par les entreprises (50 %) et les… citoyens (49 %). Tout près de ce trio de tête se situent d’autres acteurs d’importance comparable comme l’Union européenne (49 %) et les collectivités locales (38 %), les suivants étant relégués à l’arrière-plan : les associations et ONG ne sont citées que par 13 % des actifs et les organisations syndicales par 9 %. Les syndicats ferment la marche avec 3 % seulement, ce qui augure mal de leur rôle dans la transition écologique.