L’immobilier de bureau reprendrait-il des couleurs? L’étude annuelle d’Ubiqdata sur la question se montre rassurante à l’aune de trois facteurs. Le premier, l’évolution du coworking, montre une évolution positive. En 2024, les auteurs de l’étude estiment en effet que les 25 acteurs les plus importants de ce domaine vont gérer une surface cumulée d’espaces de travail d’au moins un million de m². Qualifié à son arrivée en France de phénomène « éphémère », le coworking s’installe durablement sur le marché de l’immobilier de bureau. L’étude dénombre actuellement au moins 3.420 espaces de coworking en France, en progression de 23% en un an. Le secteur affiche par ailleurs un taux de remplissage de 91%, ce qui laisse augurer encore de belles années. Les quatre plus grands acteurs du secteur ont vu leur parc augmenter de 27% en un an et gèrent désormais 400.000 m². Le dynamisme du marché a par ailleurs conduit à de nombreux rapprochements, ainsi qu’à une diffusion en région, en particulier dans des métropoles comme Lille, Marseille ou encore Toulouse. Les auteurs de l’étude postulent que les grands bailleurs de l’immobilier tertiaire vont continuer à adopter ce mode de gestion de surface. Ils relèvent que des acteurs de la mobilité comme la RATP ont pris pied sur le marché avec une offre spécifique.

Autre innovation notable issue du coworking, le « bureau opéré », ou BOP, a le vent en poupe. Ce dispositif de bureaux clés en main couplé à un bail flexible, censé fournir une « expérience collaborateur » améliorée, séduit les dirigeants en accordant plus de place aux espaces de vie, de rencontre et d’échanges. L’étude estime qu’ils sont désormais au cœur de la stratégie de marque employeur des plus grandes entreprises soucieuses « de recréer un sentiment d’appartenance, d’accroître le lien social et de renforcer la transmission des valeurs ». Les auteurs de l’étude prévoient que les acteurs des BOP vont aussi proposer des espaces de coworking, et vice-versa.

Un chiffre résume l’évolution du marché: depuis le début de l’année, 36% des entreprises en croissance recherchent moins de postes que de collaborateurs. L’étude y voit la preuve que les bureaux non attribués – ou flex-office – ont pris désormais une place prédominante dans l’immobilier de bureaux. Un moyen d’optimiser les espaces de travail pour faire plus de place aux lieux d’échanges et de convivialité. En 2022, plus des deux tiers (68%) des entreprises ayant recherché des bureaux sur la plateforme Ubiq étaient aux prises avec une croissance de leurs effectifs. Leur demande était pourtant principalement orientée vers des bureaux flexibles avec un nombre de postes inférieur de 20% à la dimension de leurs effectifs estimés pour 2023. En moyenne, ces entreprises prévoient 8 postes pour 10 collaborateurs. L’étude en conclut que le lieu de travail cesse d’être un espace de travail permanent pour devenir un lieu de rencontre et de collaboration.