La nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne s'inquiète des pénuries de main-d'oeuvre et du vieillissement de la population, au point que cela pourrait peser sur la reprise après la pandémie et sur les caisses de retraite à l'avenir. Alors que plus d'un million de postes ne trouvent pas preneurs actuellement, 300 000 personnes devraient partir en retraite cette année. Et en 2030, ce seraient 5 millions de personnes qui manqueraient sur le marché de l'emploi en Allemagne, selon les projections. Pour contourner ces écueils, la coalition a donc décidé de faire en sorte d'attirer 400 000 professionnels qualifiés venus de l'étranger chaque année dans le pays. Pour ce faire, la coalition s'apprête à lancer plusieurs mesures, dont un système à base de points pour des professionnels qualifiés extra-communautaires. Déjà, en 2020, une nouvelle législation avait assoupli les procédures pour faciliter l'entrée de citoyens étrangers qualifiés. Mais la source s'était tarie avec la pandémie. Et alors que seuls les détenteurs d'un diplôme supérieur pouvaient prétendre à une procédure accélérée, les salariés potentiels qui ont suivi des formations qualifiantes pendant deux ans pourront désormais postuler, et avec un contrat signé par un employeur, entrer en Allemagne pour travailler. Par ailleurs, les professionnels de la tech, très en demande outre-Rhin, auront des avantages spécifiques : seuls cinq ans d'expérience seront requis pour obtenir un permis de travail. Enfin, la coalition a décidé d'une augmentation du salaire minimum, qui passera à 12 euros de l'heure. Actuellement à 9,82 euros, le salaire minimum grimpera d'abord à 10,45 euros en juillet, puis à 12 euros en octobre prochain. Quelque 6 millions de travailleurs devraient bénéficier de cette hausse, une promesse de campagne d'Olaf Scholz, le nouveau chancelier.