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La banque, l'assurance et le Syntec publient un plaidoyer en faveur de l'emploi qualifié

Gestion de l'emploi | publié le : 09.02.2022 | Benjamin d’Alguerre

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En dépit de l’augmentation significative de l’emploi cadre en France et de leur niveau de formation de plus en plus élevé, les besoins à venir sont énormes. Selon le Syntec, il manque près de 10 000 jeunes diplômés dans le numérique.

Crédit photo Teerayut - stock.adobe.com

Un manifeste en faveur de « l’emploi de qualité ». C’est le contenu du livre blanc (en pièce jointe ci-dessous) que viennent de dévoiler le 9 février trois fédérations professionnelles : le Syntec pour l’ingénierie et le conseil, la Fédération bancaire française (FBF) et celle des assurances (FFA). Leur leitmotiv : face aux besoins de compétences liées à la transition numérique et environnementale, le développement de l’emploi qualifié – comprendre : celui de cadres – constitue un « enjeu stratégique pour la France ». Car en dépit de l’augmentation significative de l’emploi cadre en France (5,2 millions de salariés relevaient de cette catégorie en 2020, soit un salarié sur cinq) et de leur niveau de formation de plus en plus élevé (55% disposent d’un niveau Bac + 5 aujourd’hui contre 11% en 1985), les besoins à venir sont énormes. Selon le Syntec, il manque près de 10 000 jeunes diplômés dans le numérique. « Si 1000 ingénieurs de plus sortaient diplômés des écoles, on les embauche demain ! » résume Laurent Giovachini, directeur général adjoint de Sopra Steria et président de la fédération du conseil et de l’ingénierie. Bref, selon les trois fédérations à l’origine du livre blanc, il y a urgence à soutenir massivement le développement de l’emploi qualifié.

Pour cela, ses rédacteurs formulent six propositions touchant les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, du rééquilibrage territorial des zones d’emploi ou de la fiscalité. L’amélioration du système de l’alternance et de l’apprentissage y figure en bonne place et prévoit notamment une réforme de l’opérateur France Compétences qui, selon le scénario du livre blanc, devrait non seulement apprendre à travailler davantage en relation avec les établissements d’enseignement supérieur et les branches mais, en outre, « s’appuyer sur d’autres jambes financières que les seules contributions des entreprises, le Fonds national pour l’emploi et le Fonds social européen », juge Maya Atig, directrice générale de la FBF. Par quels moyens ? Essentiellement par une participation supplémentaire des entreprises au financement de l’apprentissage, une pérennisation des crédits pour l’alternance et une suppression des exonérations de cotisations dont bénéficient certains secteurs. Et même « un rééquilibrage des dépenses dans le budget de l’État entre l’alternance et la formation des chômeurs », suggèrent les auteurs du livre blanc. À quoi s’ajouteraient la possibilité de financer les certifications au même niveau que les diplômes (surtout en matière de transition écologique), l’ouverture du projet de transition professionnelle (PTP) à tous les niveaux de qualification, l’extension du bénéfice de Pro-A au-delà du Bac + 2 et la simplification de TransCo, le dispositif des transitions collectives, qui se verrait ouvert, selon les désidérata du livre blanc, aux reconversions intersectorielles.

Une autre proposition suggère de désenclaver l’emploi qualifié en lui permettant de quitter les grandes métropoles pour s’implanter dans les villes moyennes. Comment ? Au travers d’un plan de décentralisation sur cinq ans des services déconcentrés de l’État dans les villes moyennes en partenariat avec le secteur privé, en développant des pôles d’excellence à dimension européenne dans les métropoles de province et en développant un service d’accueil « 360° » dans ces villes pour en renforcer l’attractivité. Enfin, le livre blanc propose une stabilisation sur au moins cinq ans des prélèvements sociaux et fiscaux, ainsi que tous les droits attachés, en raisonnant en « charge nette », voire une baisse des charges sociales salariales sur les emplois rémunérés entre 2 et 4,5 fois le Smic afin d’inciter les employeurs à miser sur ces profils.

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Auteur

  • Benjamin d’Alguerre