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Jean-Luc Lagleize (Modem): « Il existe une troisième voie entre activité partielle et formation »

ISRH | Gestion de l'emploi | publié le : 04.07.2020 | Benjamin d'Alguerre

Engineer and technician working together on drone in office

Engineer and technician working together on drone in office

Crédit photo Goodluz - stock.adobe.com

Le 30 juin, Jean-Luc Lagleize, député Modem de Haute-Garonne, a proposé la mise en place d’un nouveau dispositif de détachement professionnel complémentaire à l’activité partielle et visant à « préserver les compétences en temps de crise ». 

Quel est le principe de ce nouveau système de détachement ?

La crise sanitaire a entraîné dans son sillage une crise économique qui nous oblige à réformer nos politiques publiques en matière de préservation des compétences. C’est un enjeu crucial, précisément alors qu’Airbus vient d’annoncer une série de licenciements. Dans ce genre de situation, deux réponses sont possibles : l’activité partielle et la formation. Je trouve dommage qu’il n’en existe pas d’autres et qu’aucune des deux ne participe à la création de richesse. L’idée que je porte serait de créer une structure (privée, publique ou mixte) qui permettrait à des profils très techniques mais placés en chômage partiel de se voir détachés vers des start-up pour aider celles-ci à progresser. Un fonds géré par l’État permettrait de faire la bascule des allocations d’activité partielle – 84% du salaire net – vers leurs rémunérations (d’autres acteurs comme les Régions pourraient verser l’équivalent du complément). L’idée n’est pas forcément neuve dans la région toulousaine marquée par la mono-activité autour de l’aéronautique. Il existe des dizaines de TPE qui auraient besoin de ce type de profils mais qui n’ont pas les moyens de les embaucher. Je pense à des entreprises de la périphérie de Toulouse travaillant sur le véhicule autonome, l’hyperloop, les nouvelles mobilités, la robotique ou l’IA. 

La mesure que vous préconisez n’entre-t-elle pas en concurrence avec le nouveau dispositif d’activité partielle longue durée que la loi « Covid 19 » vient d’entériner ?

Il s’agirait d’une troisième voie entre activité partielle et formation ! La proposition que je porte aurait le mérite de ne pas coûter cher et la vertu de conserver les compétences pour développer l’innovation. 

Avez-vous déjà rencontré le ministère du Travail pour évoquer votre proposition ?

Pas encore, mais je compte le faire dès la fin du remaniement. Mes prochaines priorités seront effectivement de rencontrer le ministère du Travail, mais aussi celui de Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) qui m’a indiqué être intéressée par le projet ainsi que Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. 

Propos recueillis par Benjamin d’Alguerre

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre