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Formation, emploi, assurance-chômage : le plan de relance de la CFDT

ISRH | Gestion de l'emploi | publié le : 09.06.2020 | Benjamin d'Alguerre

Côté apprentissage, la CFDT préconise des aides aux employeurs pour relancer cette filière de formation.

Crédit photo ijeab/Adobe Stock

Alors que la ministre du Travail a ouvert, le 9 juin, la première séance d’une série de concertations avec les organisations syndicales et patronales dédiées à relancer l’activité (l’emploi des jeunes, la formation professionnelle, l’apprentissage, l’activité partielle et le financement de l’assurance-chômage seront les grands thèmes abordés), la CFDT avance ses propositions. Elles sont appuyées sur une enquête Kantar révélant l’inquiétude des salariés à l’issue de la crise du Covid-19. La moitié (51 %) des sondés s’inquiètent de la pérennité de leur emploi. 26 % d’entre eux anticipent même de perdre leur travail, alors que presque 50 % s’attendent à des suppressions de postes au sein de leur entreprise. Les trois quarts des salariés jugent même probable que leurs conditions de travail soient durablement dégradées.

Dans ces conditions, la CFDT propose une série de mesures faisant la part belle au développement des compétences. Une thématique que l’organisation de Laurent Berger place au cœur des problématiques d’accompagnement des demandeurs d’emploi, des jeunes (avec le financement de 300 000 parcours emploi-compétences d’une durée de 24 mois chaque année ou la mise en place d’un accompagnement spécifique aux 18-30 ans en mobilisant des outils tels que la « garantie jeunes » ou le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie) ou des seniors. Côté apprentissage, la CFDT préconise des aides aux employeurs pour relancer cette filière de formation, mais à la condition que les branches encadrent le versement de ces primes par des accords destinés à neutraliser les effets d’aubaine. Quant aux mutations de l’emploi, elles devraient, selon le syndicat réformiste, faire l’objet d’un vaste plan d’investissement dans les compétences dont les crédits seraient massivement tournés vers le financement des certifications à la maîtrise du socle de compétences (tels CléA ou CléA numérique), le développement des abondements au compte personnel de formation (CPF) ou… la mise en place d’un « système de reconversion professionnelle revisité qui tiendrait compte des parcours individuels de chaque salarié », qui n’est pas sans rappeler l’ancien congé individuel de formation. 

Pour la CFDT, les concertations en cours seront aussi l’occasion de remettre sur la table les règles de calcul des indemnités chômage journalières et de dégressivité des allocations qui auraient dû entrer en vigueur au mois de juin. « Cette réforme était profondément injuste lorsqu’elle a été décidée. Son maintien ou son report est aujourd’hui  invraisemblable. Trop de personnes en grandes difficultés restent aujourd’hui à la porte du régime, notamment des jeunes et des personnes en manque de missions courtes, dont les saisonniers », estime la confédération qui appelle à une « réflexion tripartite » sur « le sens du régime d’assurance-chômage interprofessionnel ». Pas une nouvelle négociation, mais presque…

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre