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FO Renault : entre 70 % et 80 % de départs "naturels"

Gestion de l'emploi | publié le : 22.06.2020 | Gilmar Sequeira Martins

Le projet de plan d’économies de Renault avait été annoncé avant la crise sanitaire, dès le 14 février.

Crédit photo yakub88/AdobeStock

Mariette Rih, déléguée syndicale centrale du comité de coordination FO Renault, fait un point sur le « projet de plan d’économies » du constructeur.

Pourquoi ce plan d’économies suscite-t-il autant de remous ?
Mariette Rih :
Le projet de plan d’économies avait été annoncé dès le 14 février. Les fuites dans la presse, le 20 mai, ont créé un problème car la direction ne pouvait faire aucun commentaire avant sa présentation au CCSE du 28 mai, sinon il y aurait eu un risque de délit d’entrave. La période qui a suivi a été chaotique. Au moment de la crise sanitaire, Renault était déjà en crise. Le marché automobile s’est retourné en 2019, en baisse d’au moins 10 % par rapport aux prévisions, ce qui a créé des difficultés qu’ont aggravées les contraintes des normes Cafe (Corporate Average Fuel Economy) destinées à réduire les émissions moyennes de CO2. La crise du Covid-19 a encore détérioré la situation. Tout dépend maintenant de deux facteurs : la rapidité de la reprise et le plan de relance. Mais l’essentiel repose sur le comportement des clients.

Avez-vous obtenu les précisions que vous demandiez ?
M. R. :
Le 29 mai, lorsque Jean-Dominique Sénard a ensuite précisé ce qui a d’abord été présenté comme un plan puis un projet de plan d’économies – le wording a son importance –, il a beaucoup insisté sur la concertation et sur la nécessité d’échanger avec les partenaires sociaux et les collectivités locales. Le CCSE de la semaine dernière avait pour but de présenter les modalités de mise en œuvre de ce « projet de plan d’économies ». Nous avons eu confirmation qu’il y aurait 15 000 suppressions de poste à l’échelle du groupe, dont 4 600 en France, réparties entre la fabrication (2 100), l’ingénierie (1 500) et les fonctions supports (1 000). Ces départs seraient en majorité naturels et ils s’étaleraient sur 2020-2022, pour générer des économies de 2 milliards d’euros.

Quelle sera la proportion de départs « naturels » ?
M. R. :
Dans le domaine de la fabrication, il est probable que 80 % des départs seront « naturels ». Dans l’ingénierie et les fonctions supports, il est plus difficile de déterminer le taux de départs naturels du fait d’un turn-over plus élevé. Il devrait atteindre 70 %. Le projet de plan d’économies prévoit la fermeture du site de Choisy-le-Roi et il concerne aussi les sites de production de Flins et de Maubeuge, les Fonderies de Bretagne et le site de Dieppe. Les activités d’économie circulaire de Choisy-le-Roi devraient être transférées (à l’horizon 2021-2022) à Flins, où la production de la Micra devrait être arrêtée fin 2022 et celle de la Zoé fin 2023. La distance entre Choisy-le-Roi et Flins pose un problème d’autant plus important que les deux sites se trouvent en région parisienne. Nous allons examiner au cas par cas la situation de chaque salarié car ce sont des familles qui sont installées et scolarisées. Pour avoir plus de précisions sur le projet prévu pour Flins, nous avons demandé une expertise ainsi que la mise en place d’un accord de méthode au niveau central afin de jalonner et de cadrer ce qui sera fait dans ce projet de plan d’économies. Le site de Choisy-le-Roi devrait sortir du groupe à terme, bien que le savoir-faire et l’expérience de ses salariés soient reconnus et essentiels pour le futur projet d’économie circulaire.

Propos recueillis par Gilmar Sequeira Martins

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins