Tandis que l'Allemagne prépare, à l'image d'autres pays, dont la France et le Royaume-Uni, à imposer une obligation vaccinale au personnel de soin à partir de mars 2022, les employeurs du secteur craignent que la résistance à la vaccination parmi le personnel n'aggrave la pénurie de main-d'œuvre. Certes, environ 90 % du personnel médical, en Allemagne, est vacciné, par rapport à seulement 70 % de la population en général, mais cela implique cependant que des milliers d'aides-soignants, d'infirmiers ou autres ne répondent pas pour l'instant à ce critère. Et ils pourraient donc manquer à l'appel dans les semaines qui viennent, alors que les pénuries de main-d'œuvre sont déjà aiguës. D'autant qu'une partie du personnel vient d'autres pays, dont la Pologne, où le taux de vaccination n'est que de 56 %. De fait, quelque 300 000 Européens de l'Est travaillent dans ce secteur en Allemagne, pour s'occuper de 4 millions d'Allemands qui ont besoin de soins. "Parmi les soignants avec qui nous travaillons actuellement, le taux de vaccination est de l'ordre de 40 %. Ce qui signifie que 60 % des familles allemandes qui ont besoin d'eux vont avoir un problème", souligne ainsi dans une interview à Reuters Daniel Schloer, le fondateur de l'agence SunaCare, qui met en relation des familles allemandes avec du personnel de soin venu de Pologne et cherchant à travailler à l'étranger. Au point que certains employeurs tentent de contourner l'obstacle, en enregistrant le personnel de soin sous une autre appellation, telle que celle de personnel de maison dans le cas de soin à domicile pour des personnes dépendantes... Le fondateur de SunaCare, qui déclare ne pas connaître de cas de ce genre, estime toutefois que cette supercherie sera rapidement mise au jour et que ceux qui y ont recours risquent des sanctions. "Contourner les règles de cette façon ne règlera pas le problème à long terme", conclut-il.