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Une baisse de 20 à 30 % des contrats d’apprentissage redoutée dans la grande distribution et le commerce de proximité

ISRH | Formation | publié le : 03.06.2020 | Benjamin d'Alguerre

La crise sanitaire a "coupé l'élan" de l'Opcommerce.

Crédit photo Marguerite De Valois/Adobe Stock

La crise du Covid-19 est venue bouleverser la convention d’objectifs et de moyens (COM) signée en février par l’Opcommerce (opérateurs de compétences de la grande distribution et du commerce de proximité). L’OPCO, qui finançait en 2019 quelque 31 000 contrats de professionnalisation et 32 000 d’apprentissage, s’était initialement engagé sur un développement massif de l’alternance dans son périmètre avec un objectif de + 30 % d’ici à 2023. Dans l’immédiat, cela semble compromis. « Le Covid-19 a coupé notre élan », reconnaît Philippe Huguenin-Génie, délégué général de l’opérateur de compétences. Selon les calculs de l’Opcommerce, le nombre de contrats attendus à la rentrée de septembre 2020 pourrait être amputé de 20 à 30 % dans les 520 CFA du réseau de l’OPCO. « La grande distribution ne réduira sans doute pas ses effectifs d’alternants, en revanche, la période de confinement que nous venons de traverser risque de réduire fortement le recrutement d’alternants dans les TPE et PME. Quand le souci d’un chef d’entreprise est la viabilité ou la survie de sa société, il est difficile de le convaincre de s’impliquer dans le développement de l’alternance », poursuit Philippe Huguenin-Génie. Malgré tout, le réseau de proximité de l’OPCO dans les territoires continuera à être mobilisé pour sensibiliser les dirigeants d’entreprises à cette problématique, mais les espoirs sont minces.

Pourtant, l’Opcommerce avait profité du confinement pour régler toutes les factures des contrats d’apprentissage envoyées par les CFA avec un engagement total, au titre du premier versement de février, de 54 millions d’euros afin de ne pas mettre la trésorerie des établissements en danger. « Nous avions provisionné 76 millions pour régler l’intégralité des sommes dues au coût-contrat, mais un certain nombre de factures ne nous sont pas remontées des CFA », précise Philippe Huguenin-Génie. Celles-ci seront réglées au fur et à mesure des remontées vers l’OPCO qui, dans la convention de février, s’était engagé à payer au moins 98 % des sommes dues aux établissements « sous 30 jours ». Aujourd’hui, l’OPCO recense 3 000 contrats « dans la nature » et attend les futures facturations de juin pour réguler ses versements en fonction des informations transmises par les établissements de formation.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre