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En 2025, Constructys se voit en « Opco numéro 1 sur la transition écologique »

OPCO | publié le : 03.10.2023 | Benjamin d'Alguerre

De g. à dr. Laure Vial (vice-présidente, Capeb), Sébastien Bouleau (DG), Joël Ellen (président, CGT)

De g. à dr. Laure Vial (vice-présidente, Capeb), Sébastien Bouleau (DG), Joël Ellen (président, CGT).

Crédit photo DR

Résultats à la hausse pour Constructys pour sa première année d’exercice autonome. L’Opco de la construction a financé en 2022 davantage de formations de salariés et de contrats d’alternance que l’année précédente. Et s’apprête à signer une nouvelle convention d’objectifs et de moyens pour les années à venir, faisant de la transition environnementale un enjeu central.

C’est un exercice inédit auquel s’est livré Constructys le 3 octobre dernier. Pour la première fois, son conseil d’administration et sa direction générale présentaient un rapport d’activité annuel authentiquement autonome. Le tout premier depuis la réforme de la formation professionnelle de 2018 qui a vu les Opca céder la place aux Opco. Il faut dire qu’entretemps, pour cause de querelles de chapelles entre organisations paritaires, aucune entente n’avait pu émerger autour d’un accord constitutif, obligeant le ministère du Travail à nommer une administratrice temporaire à la tête de l’opérateur.

Si, durant cette période sous tutelle, Constructys avait effectivement abattu son travail de financeur de l’alternance et des plans de développement des compétences des entreprises de moins de 50 salariés de son réseau – soit en réalité, la quasi-totalité de ses adhérents –, il reste difficile de parler d’un véritable travail paritaire. Celui-ci n’ayant réellement commencé qu’en janvier 2022 avec l’élection d’un conseil d’administration autonome suivi, deux mois plus tard, par la nomination d’un nouveau directeur général, Sébastien Bouleau.

6 % de stagiaires formés supplémentaires

C’est donc sous l’angle d’une liberté retrouvée que l’Opco a pu se mettre en ordre de bataille en 2022. Sans chômer, puisque Constructys a connu une croissance globale des salariés formés dans son périmètre de 6 %, avec 391 766 stagiaires ayant bénéficié d’une formation, soit 13 % de l’ensemble des 1,5 million de salariés des entreprises adhérentes aux trois branches couvertes par l’opérateur (bâtiment, BTP, négoce de matériaux de construction).

Dans le détail, l’Opco a recensé 290 548 stagiaires formés au titre du plan de développement des compétences de leur employeur. Soit une croissance de 6 % en un an, en dépit d’une réduction de 12 % des dotations de France compétences à l’Opco (1,008 milliard d’euros en 2022, auxquels se sont ajoutés 122 millions de contributions conventionnelles venues des branches, 42 millions de cofinancements et 22 millions du FNE-Formation). « Concrètement, nous avons fait plus avec moins », se félicite Sébastien Bouleau. Plus de formations dispensées donc, mais à des prix moins élevés. 30 euros de l’heure de formation en moyenne en 2021 contre 20 l’année suivante. Mais les premiers relevés 2023 laissent, eux, entrevoir une révision à la hausse du tarif horaire à 24 euros. De quoi laisser les dirigeants de Constructys espérer « une année exceptionnelle pour les plans de développement de compétences » cette année.

La croissance était également au rendez-vous du côté de l’apprentissage puisqu'avec 89 027 contrats enregistrés, l’Opco a augmenté les effectifs de jeunes dans les CFA de son réseau de 8 %. Coût total : 1,2 milliard. Croissance, aussi, pour les contrats de professionnalisation, au nombre de 8 245 (+ 2 %) financés à hauteur de 74 millions. La pro-A, en revanche, patine toujours, puisque seuls 392 salariés ont bénéficié de cette promotion ou reconversion par l’alternance l’année passée. Coût pour Constructys : 3,2 millions…

Constructys aura également été présent sur la formation des demandeurs d’emploi. 2 381 d’entre eux auront bénéficié de formations aux métiers de son périmètre – le bâtiment s’y taillant la part du lion – grâce à un soutien financier de 10,9 millions venu du plan d’investissement dans les compétences (Pic).

La transition climatique en ligne de mire

Un bilan positif, donc… mais à relativiser, car une partie non négligeable des fonds, parmi ceux dévolus au plan de développement des compétences des entreprises, a surtout été mobilisée au bénéfice de formations obligatoires ou recommandées, sans pour autant que les compétences professionnelles des salariés n’en profitent réellement. « Nous devons encore améliorer notre bilan dans les années à venir pour développer les compétences des salariés au-delà des simples mises à niveau réglementaires. Cela devra passer par de nouveaux accords de branches », avertit Joël Ellen, président (FNSCBA-CGT) de l’Opco.

Ce sera notamment l’objectif de l’autre grand chantier qui a occupé les équipes de Constructys l’année dernière : la négociation avec les services de l’État de la convention 2023-2025 de l’opérateur. Cette feuille de route, qui doit être officiellement signée ces prochains jours, se veut ambitieuse, à la mesure des défis qui attendent les branches adhérentes de l’Opco. À commencer par celui de la transition énergétique et écologique face auquel le secteur du bâtiment se trouve en première ligne au vu de son influence sur la production de gaz à effet de serre. 18 400 stagiaires ont d’ores et déjà été formés au développement durable, mais il faudra faire plus. « Nous voulons devenir l’Opco numéro 1 de la transition écologique ! » lance Sébastien Bouleau. Sur ce plan, Constructys compte surtout sur les décisions que prendront ses branches, véritables décisionnaires stratégiques, ainsi que sur son « organisme frère », le CCCA-BTP, chargé, lui, par les commissions paritaires nationales de l’emploi des branches de plancher sur l’adaptation des diplômes, titres et certifications à la transition climatique.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre