logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

NEETS : les trois blocages à lever

Formation | publié le : 16.03.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Tired university student has difficulty to study. Full of questi

Plus de huit NEETS sur dix (85 %) estiment qu’il sera « compliqué » de réussir leur vie professionnelle et la moitié ont un sentiment de « pessimisme » quant à leur avenir.

Crédit photo alphaspirit - stock.adobe.com

Quels blocages maintiennent 1,5 million de jeunes hors de l’emploi, des études ou d’une formation ? Pour les identifier, la fondation AlphaOmega a commandé un sondage à l’Ifop, mené auprès de plus de 1 000 jeunes de 15 à 24 ans. Les données recueillies permettent de cerner trois blocages majeurs. Le premier réside dans le redoublement précoce durant les premières étapes du parcours éducatif : près d’un tiers (32 %) des NEETS (Not in Education, Employment or Training = jeunes ne travaillant pas, ne suivant pas d’études ni de formation) déclarent avoir redoublé durant l’école primaire et plus d’un tiers (35 %) durant les années de collège, soit la phase durant laquelle s’acquièrent les savoirs fondamentaux. Le deuxième blocage résiderait dans les comportements. Une majorité de convocations (65 %) liées à cette dimension surviennent durant les années poursuivies au collège. La fondation AlphaOmega en conclut que cela pose la question de la motivation et du développement de la persévérance. Le troisième blocage survient au lycée : parmi le tiers de NEETS (34 %) qui ont abandonné leur parcours initial, 48 % ont franchi le pas au lycée, 29 % durant leur parcours dans l’enseignement supérieur et 19 % quand ils étaient collégiens.

De cet ensemble de facteurs, la fondation AlphaOmega déduit qu’il faut de nouveau examiner la démarche d’orientation de ces jeunes afin qu’ils puissent être mieux accompagnés avant qu’une orientation subie ne les pousse à quitter le système scolaire sans aucune formation. Les éléments recueillis établissent que dans les moments difficiles, les jeunes se tournent vers leurs soutiens les plus proches, en l’occurrence les parents et les professeurs, qui n’ont pas toujours les moyens ni le temps d’assumer ce rôle d’accompagnement. Or, il existe de nombreux acteurs tiers, dont des associations agissant en prévention du décrochage scolaire en parallèle des acteurs agissant dans les établissements. Le sondage démontre cependant que moins d’un NEETS sur quatre a pu bénéficier de l’action de ces associations.

Ces parcours interrompus trop tôt génèrent de nombreuses pensées négatives. Ainsi, 57 % des NEETS expliquent leur sortie du système scolaire par la peur d’échouer, plus forte chez les jeunes filles (67 %) que chez les garçons (44 %). Plus de la moitié (54 %) déclarent avoir ressenti un sentiment d’angoisse lorsqu’ils se trouvaient en classe (59 % des jeunes filles et 46 % des garçons). La moitié d’entre eux ont rencontré des difficultés familiales et 41 % indiquent ne pas s’être sentis soutenus par leur entourage durant leur scolarité. Plus de huit sur dix (85 %) estiment qu’il sera « compliqué » de réussir leur vie professionnelle et la moitié ont un sentiment de « pessimisme » quant à leur avenir.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins