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Medef, CPME et U2P planchent sur l’apprentissage post-crise

ISRH | Formation | publié le : 14.05.2020 | Benjamin d'Alguerre

Le patronat va faire des propositions la semaine prochaine sur la question de l'apprentissage.

Crédit photo contrastwerkstatt/AdobeStock

Conséquence du déconfinement et du retour progressif à la normale, les réunions entre le cabinet de la ministre du Travail et les partenaires sociaux, quasi quotidiennes pendant la crise, vont désormais s’espacer dans le temps et, surtout, « quitter le caractère de gestion de l’hyper-urgence pour aborder les questions de fond », explique Éric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) en charge des affaires sociales et de la formation. Parmi les sujets de fond nécessitant une réflexion poussée figure l’apprentissage. Le mois et demi de confinement que viennent de vivre les centres de formation d’apprentis (CFA) laisse en effet craindre le pire pour la campagne de recrutement tout juste lancée en prévision de la rentrée 2020. Concrètement, le risque serait de briser la dynamique (+ 16 % de recrutements) engagée depuis l’entrée en vigueur de la loi « pour choisir son avenir professionnel », fin 2018.  Pour le patronat, il y a urgence. C’est pourquoi le Medef, la CPME et l’Union des entreprises de proximité (U2P) entendent présenter une série de préconisations communes lors d’une première rencontre thématique, qui se tiendra la semaine prochaine, avec le ministère du Travail.

Si le détail exact de ces préconisations n’est pas encore tout à fait calé, la ligne directrice est déjà fixée. Il s’agira non seulement de ne pas attendre la loi de finances 2021 – en octobre prochain – pour lancer le plan de relance de l’apprentissage annoncé par Muriel Pénicaud le 12 mai dernier, mais aussi de réviser l’aménagement des contrats ainsi que leur financement. « On pourrait imaginer l’extension de la durée des contrats d’apprentissage afin de permettre aux entreprises de mieux rentabiliser leurs investissements en formation », suggère Éric Chevée. Ainsi, certains cursus pourraient être poussés de deux à trois, voire quatre ans. En contrepartie de  cet allongement du temps de formation, les alternants pourraient disposer de la possibilité de passer d’autres certifications de qualification professionnelle (CQP) durant leur cursus. L’occasion pourrait également être donnée de revenir sur le dispositif Pro-A, donnant peu de résultats, pour imaginer une nouvelle forme de période de professionnalisation mieux adaptée aux besoins des entreprises et – peut-être – associée aux dispositifs de transition professionnelle portés par les associations du même nom. Enfin, le patronat pourrait, dans ses préconisations, appeler à un retour plus massif aux aides publiques à l’embauche d’apprentis jusqu’à présent réservées aux seules TPE. 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre