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Les Régions veulent revenir dans le jeu pour l'apprentissage

ISRH | Formation | publié le : 02.06.2020 | Benjamin d'Alguerre

Selon Régions de France, le système de financement au coût-contrat ne résiste pas en temps de crise.

Crédit photo metamorworks/Adobe Stock

Privés de la compétence de subventionner les CFA – et des financements afférents – par la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de septembre 2018, les conseils régionaux entendent bien prendre leur place dans le plan de relance de l’apprentissage que Muriel Pénicaud doit présenter ce jeudi 4 juin. « Le système de financement au coût-contrat ne résiste pas en temps de crise. Muriel Pénicaud doit comprendre qu’il faut remettre les Régions dans le jeu ! » estime David Margueritte, président de la commission formation de Régions de France et vice-président de Normandie en charge des dossiers « formation » et « apprentissage ».

Si elles affirment ne pas militer pour un retour en arrière, les Régions n’en entendent pas moins peser sur les décisions liées à la remise sur pied d’un système d’apprentissage malmené par la crise du Covid-19. Arguments avancés : proches des territoires, elles disposeraient d’une vision plus fine des besoins en compétences exprimées par les entreprises. Problème : la réforme de 2018 empêche désormais les conseils régionaux de mener des politiques volontaristes de soutien aux centres de formation d’apprentis, étant donné le faible montant des enveloppes dédiées à l’investissement dans les CFA et à la péréquation entre les établissements sur leurs territoires. « Les Régions n’ont plus les moyens financiers pour poursuivre les politiques volontaristes qui ont permis d’augmenter le nombre d’apprentis ces dernières années. Leurs moyens ont été divisés par six, passant d’environ 1,9 milliard d’euros par an à 318 millions d’euros », estime Régions de France. 

Seule solution aux yeux des conseils régionaux pour accélérer la reprise et sauver la rentrée 2020 : rééquilibrer les financements de l’apprentissage en leur faveur afin de leur permettre d’apporter des solutions d’urgence et « de terrain ». Autre suggestion avancée pour permettre aux CFA de se refaire une santé : ouvrir plus largement l’apprentissage dans le secteur public. La possibilité a été abordée par François Hollande en 2015, mais la concrétisation n’a jamais réellement suivi… « Des marges de manœuvre doivent être recherchées au sein du budget d’intervention de France Compétences, en lien avec les moyens dont disposent le CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale », juge Régions de France qui se dit prête à en discuter avec le Gouvernement… si tant est que celui-ci accepte de les entendre. 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre