C’est l’un des derniers étages qui manquaient à la fusée du CPF : l’implication des branches professionnelles dans les abondements des comptes des salariés de leurs entreprises adhérentes. Le verrou vient de sauter puisque coup sur coup, deux Opco mandatés par leurs branches viennent de signer une convention avec la Caisse des dépôts et consignation gestionnaire du CPF. Dans les deux cas, les branches se proposent de rajouter un complément financier aux salariés choisissant de suivre certaines formations identifiées comme stratégiques par les partenaires sociaux, mais ne disposant pas d’assez de crédit sur leur compte formation.

Premier signataire, Atlas, l’opérateur de compétences des services financier et du conseil. La convention établie le 3 juin vise à répondre aux problématiques de recrutement et de fidélisation des salariés au sein de sa branche des bureaux d’études techniques. L’Opco, dans une première phase expérimentale de six mois, a mis sur la table 250.000 euros issus de sa ligne budgétaire de fonds conventionnels pour assurer un reste à charge zéro pour les salariés souhaitant investir leur CPF dans l’acquisition d’un parcours de formation menant à une certification choisie parmi cinq certificats de qualification professionnelle (CQP) de la branche inscrits au RNCP ou de sept certifications au management inscrites au répertoire spécifique de France Compétences. Une première cible de 25 salariés est concernée durant l’amorçage de cette convention qui pourra être étendue en cas de succès.

Second opérateur engagé : Ocapiat. L’Opco de la coopération agricole, de l’agriculture, de la pêche, des industries agroalimentaires et des territoires a pour sa part investi 6,2 millions d’euros dans sa convention. Soit, dans le détail, 5,2 millions d'euros pour abonder les CPF des salariés des entreprises de moins de 50 salariés et 1 million fléché en direction des salariés dont les employeurs cotisent au fonds conventionnel interbranches du secteur alimentaire (coopération agricole, industrie agroalimentaire et commerce agricole). Les salariés d’entreprises de moins de 50 salariés pourront mobiliser leur compte abondé pour acquérir n’importe quelle formation spécifique inscrite au RNCP ou au répertoire spécifique de France Compétences, ceux des entreprises alimentaires à toute formation de promotion ou de reconversion éligible au CPF. Selon d’autres informations, une troisième branche serait sur les rangs pour signer sa propre convention.