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Les Acteurs de la compétence esquissent leurs propositions aux candidats à la présidentielle

Formation | publié le : 13.12.2021 | Benjamin d'Alguerre

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L’échéance présidentielle approchant, les Acteurs de la compétence (ex-Fédération de la formation professionnelle) fourbissent leurs propositions à adresser aux candidats à la magistrature suprême. La Fédération n’a pas encore complètement finalisé ses recommandations – elles devraient l’être début 2022 – mais Claire Pascal, directrice générale de Comundi et vice-présidente des Acteurs de la compétence en a esquissé quelques grands traits le 13 décembre 2021 à l’occasion d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis). Le programme ? "Construit autour de trois grandes catégories : les demandeurs d’emploi, les jeunes et les salariés", répond Claire Pascal.

Surtout – et sans surprise – les propositions de l’ex-FFP visent à rendre l’investissement formation attractif pour les entreprises, notamment celles dont l’effectif se situe dans la tranche 50-300 salariés (trop grandes pour bénéficier des fonds mutualisés de la formation depuis la réforme de 2018, mais trop petites pour disposer des budgets autonomes nécessaires au financement d’un plan de développement des compétences). Selon les pistes suivies par la Fédération, la coconstruction de plans de formation en entreprises reposant en partie sur le CPF des salariés pourrait donner lieu à des crédits d’impôts afin de faire du compte personnel de formation "un dispositif gagnant-gagnant" pour les deux parties. De même, ce dernier pourrait être mobilisé pour des formations "non qualifiantes" afin de répondre aux besoins des entreprises. Une proposition qui fait grincer des dents côté syndical. "Concrètement, ça s’appelle des formations d’adaptation au poste et ça relève de l’employeur", tacle Michel Beaugas, secrétaire confédéral emploi-formation chez Force Ouvrière. Les Acteurs de la compétence proposent également qu’il soit possible de puiser dans les comptes épargne-temps (CET) des salariés afin de transférer les heures créditées en euros de formation.

Un sujet inquiète aussi les professionnels de la formation : le devenir des aides à l’embauche d’apprentis après juin 2022. Le dispositif, mis en place en mars 2020 (5 000 euros pour un apprenti mineur, 8 000 pour un majeur ou un handicapé) afin de ne pas casser la dynamique de l’apprentissage pendant la période Covid n’est sans doute pas pour rien dans l’appétence des employeurs pour le recrutement d’apprentis. Mais rien ne dit que le système perdurera après l’élection présidentielle. Ce que regrettent les Acteurs de la compétence qui plaident pour un maintien dégressif de ces aides à l’embauche, notamment pour les contrats infra-bac. Dans le même registre, la fédération demande également que l’investissement en temps consacré par les employeurs à la formation d’alternants puisse être reconnu.

Enfin, demeure le problème des certifications professionnelles que les organismes de formation déposent auprès de France Compétences. Depuis 2021 et le resserrage du goulet financier de l’opérateur d’État, celui-ci se montre d’une sévérité extrême avec toutes les certifications proposées au "répertoire spécifique" (soit celles qui ne sont pas en rapport direct avec l’emploi). Le taux de refus avoisine désormais les 90 % ! Un mauvais message envoyé à l’écosystème de la formation, juge Claire Pascal, qui craint que cette politique motivée par le besoin de réduire les dépenses de France Compétences ne "crée un effet de stop-and-go". Et demande donc une sorte de "ligne directe" entre les prestataires de formation et France Compétences.

  

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre