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Le road-trip de la CFE-CGC auprès des députés pour l’avenir de l’Afpa

Formation | publié le : 29.03.2022 | Benjamin d'Alguerre

Les équipes de la CFE-CGC de l’Afpa ont rencontré depuis janvier quelques 70 députés à travers toute la France pour les sensibiliser au devenir de l’opérateur. Ce « road-trip », toujours en cours, s’est pour l’instant traduit par huit questions écrites sur le site de l’Assemblée et une vingtaine de courriers à la ministre du Travail.

« Face à la concurrence de nombreux acteurs privés et des Greta, il est essentiel de s’appuyer sur l’Afpa en communiquant sur son offre de services et en l’associant davantage au sein du service public de l’emploi et aux plans d’actions formations de l’État. L’activité de l’Afpa doit être redéfinie dans l’articulation entre les Régions et l’État. […] Réviser le COP et les ordonnances de l’EPIC permettrait de redéfinir précisément la liste des missions nationales de service public qui lui sont confiées et les sommes attribuées pour les réaliser. Il nous faut pouvoir donner une vision de l’avenir de ce service public. » Signée par les députés Annaïg Le Meur (LREM), Sandrine Le Feur (LREM) et Michel Canevet (UDI), tous élus du Finistère, cette lettre, adressée à la ministre du Travail, est l’un des quelque vingt courriers émanant de parlementaires, tous bords politiques confondus, s’inquiétant du devenir de l’Afpa. À quoi s’ajoutent depuis le mois de janvier quelque huit questions écrites déposées sur le site de l’Assemblée nationale, toutes relatives, elles aussi, aux projets du Gouvernement concernant l’Agence nationale pour la formation des adultes.

À l’origine de ce soudain intérêt des parlementaires pour l’Afpa, la mobilisation de la CFE-CGC de l’agence qui a amené ses équipes, mobilisées depuis janvier, à rencontrer près de 70 d’entre eux. Avec le même objectif : « amener la question du devenir de l’Afpa dans le débat public », résume André Thomas, président du syndicat au sein de l’établissement. Trois sujets, notamment, ont été portés jusqu’aux députés. Primo : la dette domaniale de l’agence, qui s’élève à 172 millions d’euros depuis 2016, date à laquelle l’établissement a retrouvé la propriété de son parc immobilier jusqu’alors dans le giron de l’État. Secundo : la convention d’objectifs et de performance, unique en son genre pour un établissement public industriel et commercial, qui lui impose de dégager un excédent brut d’exploitation. Tertio : les missions exactes de l’Afpa dont certaines relevant de l'inclusion – à l’image de la prépa compétences ou la prépa "16 – 18" – peu rentable ne figurent pas dans les ordonnances relatives à l’Agence et ne sont donc ni associées à un budget dédié ni soumises à un agenda précis. « Chaque année, la direction de l’Afpa interroge Bercy sur leur poursuite, alors que si elles figuraient en toutes lettres dans les ordonnances, elles pourraient non seulement être associées à un financement particulier mais aussi sécurisées structurellement afin de permettre à l’établissement de mieux les gérer sur le plan financier et RH », détaille André Thomas.

En filigrane, c’est aussi à une clarification de ce que l’État attend de son outil de formation qu’appelle la CFE-CGC. Une question qui a fait « consensus » auprès des députés qui ont reçu la visite des syndicalistes, affirme l’organisation. Ce qui l’amène à s’interroger sur la place que l’Afpa pourrait prendre dans le paysage de l’emploi et de la formation en cas de réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril prochain. La CFE-CGC adressera en ce sens un nouveau courrier, mais à l’Élysée cette fois, afin de solliciter une entrevue dédiée à un échange sur la place de l’établissement « au sein d’un service public de l’emploi élargi ».

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre