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Le plan d'investissement dans les compétences a tenu bon, malgré la crise

Formation | publié le : 12.04.2021 | Benjamin d'Alguerre

 

La crise sanitaire n’a pas sensiblement altéré la dynamique du plan d’investissement dans les compétences (PIC). Ce grand chantier, engagé quelques mois après l’arrivée à l’Élysée d’Emmanuel Macron, a résisté à la crise sanitaire pour atteindre ses objectifs, à savoir rattraper le retard de la France sur ses proches voisins européens en matière d’accès des demandeurs d’emploi à la formation. À mi-parcours, les résultats sont au rendez-vous : sur les 2,97 millions de chômeurs entrés en formation entre 2018 et 2020, 1,07 l’a été au titre de ce plan lancé avec l’ambition de former un million de demandeurs d’emploi et un million de jeunes sans qualification supplémentaire sur toute la durée du quinquennat. Et la tendance semble se confirmer en 2021, puisque sur le 1,33 million de chômeurs attendus en formation cette année, 530.000 devraient y venir au titre du PIC, parmi lesquels 90.000 dans le cadre du coup de boost donné au dispositif par le plan de relance.

À la satisfaction du ministère du Travail, le développement du PIC ne s'est pas fait au détriment d'autres dispositifs formation, comme le CPF ou l'apprentissage, également en croissance, ni en impactant à la baisse la commande de Pôle emploi. Bref, à la moitié du chemin, « le bilan est bon, voire très bon », se félicite Carine Seiler, (photo) la Haute-Commissaire aux compétences en charge du pilotage du plan. Seul bémol : si la crise  de la Covid-19 n'a pas empêché les entrées en formation ou le succès des certifications finales (80 % de qualification à l'issue d'un parcours), elle a cependant réduit le taux d'accès à l'emploi des anciens stagiaires à partir de 2020 (50,8 % contre 57,6 % avant pandémie).

En mettant en place le PIC et en budgétant d’entrée de jeu 15 milliards d’euros sur cinq ans (moitié réglée par l’État, moitié par les contributions des entreprises à France Compétences), le Gouvernement visait dès 2018 la pérennisation des plans massifs de formation qui avaient marqué les dernières années du quinquennat Hollande, mais à plus grande échelle et selon une méthodologie de long terme. Primo : amplifier les entrées en formation. Pari réussi puisque, si en 2015, un chômeur sur dix accédait à la formation, ce ratio est aujourd’hui passé à un sur six. Deuxio : prioriser les publics cibles et les formations choisies pour qu’elles collent au mieux avec les besoins des entreprises. Là encore, c’est le satisfecit rue de Grenelle, puisque le taux général d’accès à la formation progresse (16 % contre 15 entre 2020 et 2017), certaines catégories de personnes comme les allocataires du RSA en profitent particulièrement (taux d’accès de 24% en 2020 contre 17,5 % trois ans auparavant) et certains secteurs connaissent un nouveau dynamisme (+70 % de formations au numérique, + 12 % de parcours liés à la transition écologique…) Crise sanitaire oblige, ce sont surtout les métiers du « care » (aide à la personne, aide à domicile, aides-soignants) qui devraient bénéficier des financements du PIC sur 2021-2022. Tertio, enfin, transformer l’offre de formation en la modernisant et en la digitalisant. Une enveloppe de 300 millions vient d’être débloquée à cet effet.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre