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Le ministère du Travail prévoit de recadrer l’usage du FNE-Formation

Formation | publié le : 14.12.2020 | Benjamin d'Alguerre

Le FNE-Formation a-t-il manqué sa cible ? « Je ne suis pas enthousiasmée par l’utilisation qui en a été faite. Beaucoup de formations réalisées à ce titre ont été occupationnelles et non envisagées dans un esprit de mobilité et d’adaptation des compétences des salariés aux défis de demain », a souligné Élisabeth Borne, ministre du Travail, le 14 décembre, devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS).

Si le fonds, mis à la disposition des entreprises en mars dernier dès l’annonce du premier confinement pour permettre aux salariés en chômage partiel de muscler leurs compétences, a bénéficié à quelque 320.000 salariés, c'est, pour l’essentiel, sur des formations  courtes, adaptées à l’immédiate gestion de crise (gestion du stress, organisation et animation de séances de visioconférences via Teams ou Zoom, etc.) ou sur le développement des soft skills plutôt que sur l’acquisition de compétences qualifiantes. Sur le milliard et demi d’euros débloqués au départ, seuls 300 millions environ avaient été mobilisés à la rentrée de septembre 2020 par les entreprises. Une partie du reliquat doit servir à financer d’autres mesures du plan de relance dont le fonds de formation spécifique en direction PME de 50 à 300 salariés pour lequel une concertation doit s’ouvrir début 2021.

Depuis le 1er novembre 2020, le dispositif avait d’ailleurs connu un premier recadrage pour ne bénéficier exclusivement qu’aux salariés placés en activité partielle ou en APLD, à raison d’une prise en charge des coûts pédagogiques au titre du FNE-Formation de 70% pour les premiers et de 80% pour les seconds. 

Le ministère du Travail a donc prévu de revoir sa copie sur le FNE-Formation afin de « resserrer » son usage. « C’est un travail que nous allons faire avec les Opco » a annoncé la ministre. Un chantier de cette nature a déjà été engagé avec l’Opco 2i, l’opérateur de compétences de l’industrie. « Avec eux, nous identifions les compétences dont leurs entreprises ont besoin afin de s’assurer que les formations financées y répondent » a assuré Élisabeth Borne. D’ici le début 2021, des travaux de la même nature devraient être mis sur pied avec les dix autres Opco.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre