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Le CPF coabondé, futur eldorado des plans de développement des compétences ?

Formation | publié le : 09.01.2023 | Benjamin d'Alguerre

12% des salariés seulement seraient prêts à frapper à la porte de leur RH pour leur proposer de coconstruire un projet de formation mobilisant le CPF. Mais alors que les fonds mutualisés ont quasi disparu et que le patronat refuse toute hausse des contributions pour financer les plans de développement des compétences, la formule du coabondement pourrait s’imposer.

Les entreprises l’ont échappé belle. Pour un peu, l’amendement au projet de loi de finances 2023, instaurant un reste à charge à régler par les usagers du CPF, aurait pu ne pas concerner les salariés coconstruisant leur parcours de formation avec leur employeur. Un oubli vite réparé, alors que depuis 2018 et la fin de la mutualisation des fonds de la formation professionnelle – sauf pour les entreprises de moins de 50 salariés qui y sont toujours éligibles – le financement est devenu plus rare et plus cher. Une situation à laquelle la CGT se propose de répondre par une augmentation des contributions des employeurs, réponse qui se heurte à une levée de boucliers patronale. « Avec la flambée des coûts de l’énergie et des matières premières, les entreprises ne sont pas en mesure d’assumer une surcotisation », répond Stéphane Heit, vice-président de la CPME, en charge de l'éducation et de la formation.

Pourtant, il y a urgence à trouver des fonds. Selon le premier baromètre de la formation professionnelle Lefebvre Dalloz, dévoilé la semaine dernière, 86% des salariés se sentent concernés par leur formation professionnelle et le besoin en formation se fait sentir, notamment pour évoluer dans leur poste. Dans le même temps, près de 6 responsables RH sur 10 (59%) estiment que le financement du plan de développement des compétences des salariés est devenu « leur premier enjeu » en ces temps de réduction drastique des budgets.

Dans ces conditions, le co-investissement entre employeur et salarié à partir du CPF commence à s’imposer comme palliatif de l’absence de ressources disponibles. C’est d’ailleurs un sujet sur lequel planche aujourd’hui le Groupement des acteurs et responsables de formation qui devrait publier ses conclusions en février. Mais puisque ce co-investissement sans reste à charge ne devrait pas nécessiter d’accord d’entreprise ou de branche, il va falloir négocier pied à pied pour chaque formation coabondée… « Il y a l’intérêt du titulaire d’un compte qui va inévitablement solliciter son RH pour la prise en charge et il y a la réalité du terrain car aujourd'hui, l'appli MonCompteFormation ne permet pas le pilotage RH du co-investissement  », soupire le patron d’un organisme de formation. Pour preuve, selon Lefebvre Dalloz, seuls 12% des salariés sont prêts à proposer une solution coconstruite avec leur RH. Il y a encore de la pédagogie à faire…

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre