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L’accompagnement à la reconversion professionnelle n’est pas au rendez-vous

Formation | publié le : 18.02.2022 | Benjamin d'Alguerre

Nouvelle vie

Les résultats du troisième baromètre annuel formation-emploi de Centre Inffo viennent de tomber. Si les actifs ont soif de reconversion professionnelle et identifient la formation comme le meilleur moyen à mobiliser pour changer de métier, ils indiquent souffrir d’un manque d’accompagnement.

"Et si je tentais la reconversion professionnelle ?" Cette question, les actifs se la posent de plus en plus en sortie de crise Covid. 51 % d’entre eux envisageraient un changement d’emploi dans l’année et 35 % à une échéance de deux ans. "La pandémie a provoqué un regain d’enthousiasme pour les questions de formation et de reconversion et aujourd’hui, celui-ci n’est pas retombé", expliquait Julie Gaillot, directrice du pôle Society de l’institut d’études CSA le 17 février à l’occasion de la présentation du troisième baromètre formation-emploi de Centre Inffo. "On s’attendait à ce que les Français se replient sur leurs acquis et c’est tout l’inverse qui se passe", poursuit Julie Gaillot. De fait, selon les chiffres récoltés du 20 au 27 janvier auprès de 1 600 personnes, c’est plutôt l’envie de bougeotte professionnelle qui prédomine. Et la formation professionnelle devient l’élément clé pour atteindre cet objectif. 41 % indiquent ainsi être conscients que leur métier évoluera très vite, ce qui nécessitera l’acquisition de nouvelles de compétences et 46 % estiment qu’ils exerceront toujours le même métier dans quelques années, mais de façon totalement différente. Au final, 69 % assurent avoir confiance dans leur avenir professionnel. C’est moins qu’avant la crise (ils étaient 75 %), mais davantage qu’au cœur de la pandémie.

La volonté... mais pas le passage à l'acte

Se former ? C’est "une opportunité d’exercer un métier différent" indiquent 89 % des sondés. Une manière "d’évoluer professionnellement" pour 88 %. Une façon de "renforcer leur employabilité", pour 85 %. Les avis négatifs sont marginaux : seuls 29 % la jugent "inutile" et 28 % comme une "perte de temps". Surtout, ils sont conscients d’être les premiers responsables de leur parcours professionnel (80 %). Une conviction renforcée par la crise Covid aux yeux de 64 % du panel. 69 % indiquent se sentir suffisamment acteurs de leur propre formation. C’est surtout le cas chez ceux déjà engagés dans un parcours de reconversion (83 %) et les jeunes (83 % pour les 18-24 ans, 74 % pour les 25-34 ans). Pour les accompagner dans leur parcours, ils pensent d’abord pouvoir se faire confiance à eux-mêmes (86 %), puis aux organismes de formation (73 %) et à leur employeur (72 %).

Pourtant, entre la volonté et le passage à l’acte un hiatus subsiste. Seuls 47 % pensent suivre une formation dans les douze prochains mois. Pourquoi cette réserve ? Pour 34 %, le premier obstacle est le manque de temps. L’absence d’offre correspondant aux besoins est évoquée dans 28 % des cas. Le manque de volontarisme de l’employeur à proposer des formations est l’explication avancée par 19 % des sondés et ils sont autant à invoquer le manque de budget.

21 % des actifs pensent se lancer dans une démarche de reconversion professionnelle et c’est encore plus vrai chez les jeunes. Mais pour quoi faire ? 86 % invoquent la "reconversion-passion" pour un métier "plus proche de leurs valeurs". 59 % souhaitent le faire pour améliorer leur employabilité ou accéder à une rémunération plus élevée. 39 % veulent quitter un emploi qu’ils considèrent négativement et 27 % pour un emploi qui leur garantisse un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Information et accompagnement insuffisants

Problème : ils s’estiment insuffisamment informés sur les dispositifs de reconversion/formation existant. 50 % s’indiquent bien informés, c’est 5 points de moins que dans le baromètre 2021. Le compte personnel de formation (CPF) demeure le dispositif le plus connu (92 %) grâce à sa médiatisation… et à celle des arnaques qu’il génère. Suivent l’apprentissage (91 %) et le bilan de compétences (89 %). En revanche, d’autres dispositifs comme Pro-A (38 %) ou CléA (36 %) demeurent confidentiels. Et l’accompagnement pour accéder à un parcours de formation ou de reconversion n’est pas au rendez-vous, affirment 56 % des sondés. Le conseil en évolution professionnelle (CEP) reste méconnu… et peu apprécié. Seuls 6 % des actifs occupés et 11 % des chômeurs en ont bénéficié. Et près de la moitié (47 %) avouent leur déception de la prestation…

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre