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La Fédération de la formation professionnelle réservée sur TransCo

Formation | publié le : 08.02.2021 | Benjamin d'Alguerre

Pour la Fédération de la formation professionnelle (FFP), le dispositif TransCo, lancé le 1er février dernier par la ministre du Travail, et qui entend faciliter les reconversions professionnelles des salariés des entreprises touchées par les conséquences économiques de la crise sanitaire, risque vite de montrer ses limites.

Principaux griefs adressés à l’outil : la lenteur de son déploiement (les listes des métiers « en tension » et « en développement » vers lesquels orienter les salariés en reconversion ne devraient être publiées qu’au mois de juin), son caractère complexe et « bureaucratique », l’impossibilité de le rendre accessible au CPF, son inadaptation aux besoins des PME, et la multiplicité des acteurs engagés dans les différents consortiums – 98 à ce jour – chargés de le mettre en musique dans les bassins d’emploi.

« C’est un dispositif malin, mais qui risque de ne fonctionner que dans les territoires structurés où les acteurs sont déjà habitués à travailler ensemble dans une logique prospective », a expliqué Guillaume Huot, vice-président de la FFP à la presse le 5 février. Pour Pierre Courbebaisse (photo), président de la Fédération, l’outil peut se révéler efficace… mais à une échéance qui ne correspond pas à l’urgence des besoins en reconversion. « TransCo est expérimental. Il peut porter ses fruits… mais doit être complété par d’autres dispositifs plus réactifs ».

Cette réactivité pourrait, selon la FFP, passer par la création d’une nouvelle aide à la formation fléchée vers les PME de 50 à 300 salariés – pour l’heure exclues de l’accès aux financements Opco – et financée par les 300 des 500 millions d’euros affectés à TransCo. Une aide qui prendrait la forme d’un forfait de 10.000 euros pour chaque salarié, en reconversion ou non, engagé par son employeur dans un cycle de développement de ses compétences. « Cette aide, plus facile à saisir pour les PME, pourrait permettre de former 300.000 personnes dans 30.000 entreprises » calcule Guillaume Huot. Par ailleurs, selon les vœux de la FFP, le dispositif serait éligible à toute action de transformation des compétences et plus uniquement aux seules formations qualifiantes ou certifiantes, et pourrait être accessible aux salariés en préavis de rupture avec leur entreprise.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre