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La CFE-CGC Afpa repart à la rencontre des parlementaires

Formation | publié le : 11.10.2022 | Benjamin d'Alguerre

Les représentants de la CFE-CGC Afpa, ici avec Guy Bricout, député UDI du Nord (à droite).

Crédit photo DR

Les syndicalistes de la CFE-CGC de l’Afpa poursuivent leur série de rencontres avec des députés pour les sensibiliser aux difficultés que rencontre l’opérateur et y apporter une réponse réglementaire, notamment en matière de pérennisation des missions de service public de l'agence et de rénovation thermique de ses locaux.

La CFE-CGC de l’Afpa repart à l’assaut des députés. Alors que le syndicat majoritaire au sein de l’Afpa avait déjà engagé une série de rencontres en janvier dernier pour sensibiliser les parlementaires aux problèmes que rencontre l’établissement (trésorerie, place dans l’écosystème de la formation professionnelle, dette domaniale, quasi-gel des salaires sur une douzaine d’années, formateurs recrutés en CDD, etc.). Lors de la précédente mandature, une vingtaine de députés – sur la centaine rencontrée par l’organisation syndicale depuis le début de l’année – s’étaient émus de la situation de l’opérateur et avaient interpellé, par courriers ou par voie d’amendements, la ministre du Travail d’alors, Élisabeth Borne, sur le devenir de l’agence.

250 mllions pour les missions de service public

Aujourd’hui, la CFE-CGC envisage de passer un cap dans la sollicitation des parlementaires. "Nous demandons la constitution d’un intergroupe au sein de l’Assemblée nationale pour permettre aux députés de toutes les sensibilités confondues de se pencher sur la situation de l’Afpa", résume André Thomas, président du syndicat au sein de l’Agence. Plusieurs thèmes, notamment, sont à l’ordre du jour. Primo, le devenir des missions nationales de service public que les ordonnances de 2017 ont confié à l’établissement et des financements associés (environ 110 millions d’euros par an). Parmi ces missions, "Hope", le programme de formation des migrants ; "Prépa Compétences", un parcours de mise en conditions avant d’intégrer une formation et la "promo 16-18", un programme d’insertion pour les jeunes sans diplôme, emploi ou formation aux résultats peu probants pour l’instant (45 000 jeunes étaient attendus en 2022, seules 9 000 places ont été budgétées) en dépit de plusieurs partenariats convenus avec les acteurs de l’insertion (écoles de la deuxième chance, Apprentis d’Auteuil, etc). "Cela traduit la défaite de l’État alors qu’il a placé l’Afpa en concurrence de prescription avec les missions locales", analyse André Thomas. Pour l’Afpa, l’un des enjeux de l’intergroupe parlementaire sera aussi la pérennisation de ces missions, mais cette fois à hauteur de 250 millions par an, selon les calculs du syndicat.

"Passoire thermique"

Secundo, l’autre sujet qui s’impose à l’Agence est celui de la maintenance de son parc immobilier. Le courrier adressé par Pascale d’Artois, directrice générale de l’Agence, aux salariés, le 4 octobre dernier afin de les sensibiliser aux économies d’énergies nécessaires cet hiver, a jeté un coup de projecteur à la situation de délabrement des sites de l’Afpa en dépit d’un investissement, ces dernières années, de 55 millions d'euros pour en rénover certains. Pour le syndicat, qui réclame depuis cinq ans une expertise carbone des bâtiments de l’opérateur, le patrimoine de l’agence demeure "une passoire thermique". Seule une intervention de l’État évaluée à 500 millions pourrait permettre d’atteindre l’objectif de rénovation énergétique du parc immobilier de l’Afpa. En 2016, lors du "plan de rénovation" de l’Agence mené par l’ancienne direction générale, l’État, propriétaire des locaux, avait rétrocédé ce patrimoine immobilier à l’Afpa afin de lui permettre de l’engager auprès des banques pour lui permettre de se financer. Actuellement, ces bâtiments constituent autant de sources de dépenses pour l’établissement, déjà plombé par une dette domaniale de 160 millions d’euros.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre