Près de la moitié des entreprises de plus de dix salariés (47%) ont innové entre 2018 et 2020, selon une étude de l’Insee. Le plus souvent, l’innovation porte sur les procédés (41% des cas) plutôt que dans le domaine des produits (21%). Le secteur de l’information-communication détient la plus forte propension à innover avec près de trois quarts (74%) d’entreprises innovantes, suivi par trois autres secteurs qui se tiennent dans un mouchoir de poche: les activités spécialisées, scientifiques et techniques (54%), l’industrie (54%) et la finance-assurance (52%).
En moyenne, les entreprises ont consacré 8% de leur chiffre d’affaires à l’innovation, les trois quarts de ces montants étant dédiés à la recherche et au développement. Ces dépenses recouvrent l’acquisition de machines, d’équipements ou de droits de propriété intellectuelle, mais aussi l’achat de matériel ainsi que les dépenses de personnel. Parmi les entreprises innovantes, une sur dix consacre au moins un quart (24%) de son chiffre d’affaires à l’innovation. C’est dans le secteur de l’information-communication que les sociétés consacrent la part la plus importante de leur chiffre d’affaires aux activités d’innovation (17%, dont 83% fléchés en R&D), suivi par le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques (10% du chiffre d’affaires, dont 85% pour la R&D).
La crise sanitaire a lourdement pesé sur les capacités d’innovation pour près d’un tiers des entreprises. C’est le secteur de l’information-communication qui a payé le plus lourd tribut avec 48% des entreprises décidant de réduire leurs investissements dans l’innovation, suivi par les activités financières et d’assurance (41%). L’étude de l’Insee relève aussi que près d’un quart (24%) des entreprises coopèrent pour améliorer leurs capacités d’innovation. Les liens de coopération sont le plus souvent verticaux, noués avec les fournisseurs (16%), des consultants ou des laboratoires (12%), plus rarement avec des clients (9%). La coopération avec des universités ou des grandes écoles reste balbutiante (7%), de même que celle avec des organismes du service public, comme les administrations ou les hôpitaux (5%). Coopérer avec un concurrent? La démarche reste confinée à la marginalité : 3% seulement des entreprises s’y sont essayées. Parmi les plus ferventes tenants de la coopération figure le secteur des activités financières et d’assurance – plus d’un tiers (35%) des sociétés de ce secteur ont engagé au moins une coopération – ainsi que le secteur de l’information-communication (34%).
Interrogées sur l’impact de leurs innovations, plus d’un tiers (37%) des entreprises ayant innové entre 2018 et 2020 ont mentionné des « bénéfices environnementaux importants » à travers la réduction de la consommation d’énergie, d’eau ou de matière première par unité produite. Les entreprises font aussi état d’une moindre empreinte carbone ainsi que d’une amélioration des processus de recyclage. À quelle étape du cycle de vie des produits ces gains ont-ils été réalisés? Principalement lors de la production (30%) et de la consommation du bien ou du service par l’utilisateur final (27%).