Près d’un tiers des personnes en emploi (29%) présentent « une incohérence apparente de compétences » au sein de leur métier, selon une étude réalisée par France Stratégie, publiée le 6 janvier 2021. C’est-à-dire, un niveau de compétences notablement plus faible ou au contraire plus élevé que celui de leurs homologues. Cette situation survient dans des métiers qualifiés comme non qualifiés. On note, toutefois, que les écarts de scores de compétences entre individus sont plus faibles pour les plus diplômés, et les professions recrutant le plus de diplômés du supérieur, celles dont les scores moyens de compétences sont les plus élevés. Les titulaires d’un diplôme au-delà du baccalauréat sont, ainsi, surreprésentés parmi ceux dont le score de compétences est supérieur au niveau de référence de leur métier. A contrario, les peu diplômés sont légion parmi les personnes dont le score de compétences est inférieur à la moyenne.

France stratégie estime qu’environ deux tiers des individus en apparente incohérence de compétences, à la fois par rapport à leur métier et à leur profil de formation, seraient en inadéquation de compétences. Les auteurs de l’étude soulignent toutefois qu’un écart de niveau de compétences au sein d’un métier ne constitue pas forcément une situation d’inadéquation de compétences, mais peut aussi révéler des performances individuelles particulières. Lorsque les performances individuelles sont insuffisantes, la formation continue joue alors un rôle essentiel. Enfin, si la situation de la France est comparable à celle de ses voisins européens en matière d’incohérence de compétences, le niveau de compétences des personnes en emploi est néanmoins plus faible que dans les autres pays européens.