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"Faire de la France un leader mondial de la formation": les propositions radicales de Quintet Conseil

Formation | publié le : 11.02.2022 | Benjamin d'Alguerre

5 millions de jeunes en apprentissage, 5 millions de demandeurs d’emploi formés aux compétences demandées par les entreprises, 600 000 reconversions dans les métiers de la transition énergétiques, 10 millions d’utilisateurs du CPF… C’est l’objectif ambitieux que fixe le cabinet Quintet Conseil pour le quinquennat 2022-2027 dans une note proposant de "faire de la France un leader mondial de la formation". Détail.  

C’est presque le scénario d’un acte II de la réforme de la formation professionnelle de 2018. Dans une note publiée le 9 février 2022, le cabinet en stratégie sociale Quintet Conseil pose sur la table douze propositions (en pièce-jointe ci-dessous) pour "faire de la France un leader mondial de la formation" à l’horizon 2030. La particularité de cette batterie de mesures adressées aux principaux candidats à l’élection présidentielle ? Elles ont été imaginées par les principaux artisans de la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" à commencer par Antoine Foucher (photo), dirigeant de Quintet et ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud et Alain Druelles, ex-conseiller formation et apprentissage de l’ancienne ministre du Travail.

25 milliards d'euros

Avec cette série de mesures, les auteurs de la note – qui chiffrent le coût de leur application à 25 milliards d’euros sur cinq ans – poursuivent trois objectifs : former les Français aux compétences nécessaires pour permettre au pays de reconquérir sa souveraineté dans ses secteurs stratégiques et réussir sa transition énergétique, atteindre le plein-emploi en fléchant les formations vers les besoins des entreprises et donner à chacun le maximum de liberté professionnelle en garantissant un accès simple à une formation de qualité tout au long de la vie. Bref, poursuivre sur les bons résultats de la réforme (720 000 contrats d’apprentissage signés et près de 2 millions de formations financées au titre du CPF) et embrayer pour les cinq années à venir.

Les propositions consensuelles... et les plus radicales

Parmi les propositions, figurent celles qui peuvent faire consensus auprès des décideurs – comme l’abondement des CPF des personnes souhaitant engager une reconversion professionnelle vers les métiers estampillés "France 2030 ou ceux liés à la transition énergétique, la création d’une plateforme de reconversion d’intérêt général afin d’informer les candidats à la reconversion des opportunités d’emploi existantes l’ouverture de l’accès à l’apprentissage à tous les âges – comme le propose d’ailleurs également l’Anasup, l’Association pour le développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur – ou développer les formations qui préparent aux métiers de France 2030 et de la transition énergétique en instaurant un bonus financier pour les organismes de formation et CFA qui les proposent. D’autres se révèlent plus radicales, à l’image de celle qui prévoit une fermeture des sections de CFA ou de classes de lycées professionnels qui présentent deux années consécutives un taux d’insertion dans l’emploi inférieur à 50 %, le conditionnement des financements publics à une formation (qu’il s’agisse de formation Pôle emploi ou au titre du CPF) à ce seuil de 50 % d’insertion dans l’emploi, des abondements automatiques de 8 000 euros au CPF de tout jeune sortant du système scolaire avec un simple bac ou la gratuité des formations aux savoirs de base tout au long de la vie.

Investissement sur cinq ans

Certes, la mesure aurait un coût. 0,2 % du PIB en l’occurrence. Mais Quintet y voit surtout un investissement. Selon ses prévisions financières, l’application de ce programme permettrait de faire croître le nombre de contrats d’apprentissage de 10 % dès 2022, le recours au CPF d’1 % par an et au PIC de former 1 million de chômeurs chaque année. Avec un objectif à cinq ans : permettre à cinq millions de jeunes d’être formés en apprentissage, à 5 millions de demandeurs d’emploi d’acquérir les compétences dont les entreprises ont besoin, à 10 millions de Français de mobiliser leur CPF et reconvertir 600 000 salariés dans les métiers de la transition énergétique et de la souveraineté économique. À suivre.

 

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Auteur

  • Benjamin d'Alguerre