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Comment la crise sanitaire a gelé les plans de formation en 2020

Formation | publié le : 08.09.2021 | Benjamin d'Alguerre

2020 : année noire pour la formation professionnelle. Confrontées à la pandémie, aux confinements en mode stop-and-go, aux fermetures administratives, à la nécessité de poursuivre l’activité à distance ou au chômage partiel, les entreprises ont fait passer leurs plans de développement des compétences (ex-plans de formation) à la trappe. C’est ce qu’indique une enquête du Céreq en date du 7 septembre. Au total, 19 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs (société de téléphonie, entreprise agroalimentaire, PME productrice de farines et laboratoire d’analyses, équipementier industriel…) connues pour leur pro-activité en matière de pratiques formatives ont été sondées. Bilan : gel quasi-complet de la formation et priorité donnée à l’emploi et à la poursuite de l’activité économique. « Si même les entreprises les mieux dotées en capacité de formation sont tombées, on peut penser que la tendance est générale », analyse le Céreq.

De fait : en 2020, seuls 16 % des salariés d’entreprises de plus de dix salariés ont pu bénéficier d’une action de formation. Et les dispositifs mis en place par l’État dès le mois de mars n’ont guère trouvé preneurs. 6 % seulement des entreprises ont ainsi recouru aux fonds du FNE-Formation débloqués par les pouvoirs publics pour former les salariés en activité partielle. En cause, la priorité mise sur la continuité de l’activité, mais aussi la méconnaissance de l’existence des dispositifs.  Sur les 19 entreprises sondées par le Céreq, seules deux saluent le rôle facilitateur de leur Opco dans l’information sur les mesures de crise. Quant au CPF, il n’a pas davantage joué le rôle de valeur-refuge qu’on aurait pu croire. « La plupart des vingt entreprises enquêtées ont aussi déclaré avoir abandonné en 2020 toute idée d’organiser des campagnes d’information auprès de leurs salariés pour les inciter à mobiliser le CPF ou le CEP », explique le Céreq.  « Seules  quelques entreprises en recrudescence d’activité ont encouragé dès que cela était possible la formation en situation de travail et les apprentissages en ligne ».

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre