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Rentrée 2021 de l'apprentissage : des effectifs à la hausse mais des difficultés de sourcing

Apprentissage | publié le : 20.10.2021 | Benjamin d'Alguerre

Malgré de bons chiffres en perspective pour cette rentrée 2021, de premières difficultés de sourcing apparaissent dans les CFA. Entretien avec Roselyne Hubert, présidente de la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir).

Comment se déroule cette rentrée de l’apprentissage 2021 ? En matière d’effectifs, mais aussi concernant l’ambiance générale en ces temps de passe sanitaire ?

Roselyne Hubert :  La dynamique est plutôt bonne. Notre enquête de rentrée auprès des 560 CFA de notre réseau n’est pas encore finalisée mais selon les retours, nous devrions enregistrer une nouvelle hausse des effectifs d’apprentis cette année. Côté sanitaire, le passe ne pose aucun problème pour entrer dans nos centres de formation puisqu’il n’y est obligatoire que pour les visiteurs extérieurs. C’est en entreprise que quelques problèmes peuvent se poser puisqu’il s’impose dans certaines filières comme l’hôtellerie-restauration ou la santé. Il existe à la marge quelques réfractaires au passe sanitaire et quelques apprentis qui se sont fait vacciner un peu en retard et doivent donc attendre avant de pouvoir accéder à leur entreprise d’accueil, mais rien de fondamentalement différent du reste de la société.

Les primes à l’embauche d’apprentis ont été prolongées jusqu’en juin 2022. Cela contribue-t-il aux bons chiffres de l’apprentissage cette année encore ? Enregistrez-vous beaucoup d’entreprises misant sur l’apprentissage pour la première fois ?

R. H. : Les demandes des entreprises suivent en effet elles aussi une tendance très dynamique. Elle serait même sans doute encore meilleure si nous avions davantage de jeunes à présenter aux employeurs. Cette difficulté de sourcing est reconnue par près des trois-quarts des CFA adhérents de la Fnadir et s’étend également aux autres réseaux de l’apprentissage. Il semblerait que l’orientation ait été chamboulée par la Covid-19. Les jeunes eux-mêmes semblent s’être un peu refermés pendant la pandémie. Ils ne se sont en tout cas pas montrés aussi proactifs que les précédentes années.

Pour autant, cela ne gâche pas la rentrée…

R. H. : Non. Nous devrions même être un peu au-dessus des effectifs de l’an passé. Mais c’est dommage car de leur côté, les entreprises s’intéressent de plus en plus à l’alternance. Celles qui s’y étaient engagées les années précédentes ont une nette tendance à reproduire l’expérience cette année. Il faut dire que l'apprentissage est de plus en plus reconnu. Les branches traditionnellement très actives en la matière (métallurgie, BTP, commerce, etc.) continuent de s’y investir, de nouvelles les rejoignent et les Opco poursuivent leur structuration autour de l’alternance. Ils ont d’ailleurs publié un vademecum à ce sujet qui, ajouté au "précis de l’apprentissage" de la DGEFP, offre une information aux entreprises sur cette question.

Avec la prolongation des aides, ne risque-t-on pas de susciter des mentalités de "chasseurs de primes" chez des employeurs qui n’assureraient pas un accueil de qualité à leurs apprentis ?

R. H. : Nous n’avons en tout cas pas constaté de dégradation de la qualité de l’apprentissage en entreprise. L’apprentissage reste avant tout une affaire de relation humaine entre l’apprenti et son maître d’apprentissage. En outre, on constate qu’un cursus en alternance a tendance à améliorer, à diplômes égaux, l’employabilité de celui qui en a bénéficié. Évidemment, nous sommes plutôt de ceux qui militent pour la pérennité de ces aides, mais si elles devaient s’arrêter, nous serions favorables à la mise en place d’une forme de dégressivité plutôt qu’à un arrêt brutal.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre