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L'exécutif lance une nouvelle campagne de promotion de l'apprentissage dans un contexte financier incertain

Apprentissage | publié le : 16.09.2022 | Benjamin d'Alguerre

Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l'Enseignement et de la Formation professionnels.

Crédit photo DR

Les ministres Olivier Dussopt et Carole Grandjean viennent de donner le top départ d’une nouvelle campagne de promotion de l’apprentissage. Les directeurs de CFA, de leur côté, appellent à une sécurisation de la loi Pénicaud de 2018.

Objectif à atteindre : 800 000 apprentis à la fin 2022, un million au terme du quinquennat. Puis un million par an en vitesse de croisière ! Le Gouvernement l’a répété et martelé : le développement de l’apprentissage constitue l’un des piliers de son objectif d’atteindre le plein-emploi à l’horizon 2027.  Avec 734 000 contrats enregistrés fin 2021 (+ 38 % par rapport à l’année précédente), la dynamique semble bien enclenchée. Y compris dans des secteurs où l’alternance était historiquement peu développée comme le médico-social. En 2018, l’Opco Santé, qui chapeaute les branches du sanitaire, social, médico-social à but non-lucratif, de l’hospitalisation privée, de la santé au travail et du thermalisme, n’en comptait que 1 500 dans son périmètre. "Aujourd’hui, ils sont 11 000 et on atteindra les 15 000 en fin d’année", calcule Jean-Pierre Delfino, directeur de l’opérateur de compétences.

Pour l’instant, c’est le grand bleu dans le ciel de l’apprentissage, même si quelques nuages semblent poindre à l’horizon. Particulièrement la réduction annoncée des subventions aux centres de formation qui pourraient voir leurs niveaux de prise en charge financière baisser de 10 % en moyenne sur l’année scolaire 2022-2023 avec un premier coup de rabot – quoique moindre que prévu grâce à la mobilisation des principales associations du secteur – début septembre et un second attendu en avril 2023. Mais aussi la fin possible des aides exceptionnelles à l’embauche d’apprentis. Mises en place en mars 2020 pour permettre de maintenir l’effort de recrutement d’apprentis par les entreprises, ces aides (5 000 euros par an pour un apprenti mineur, 8 000 pour un majeur ou un alternant en situation de handicap) ont été maintenues jusqu’au 31 décembre 2022, mais l’incertitude pèse sur leur devenir au 1er janvier prochain. "Nous serons conduits à concerter prochainement l’ensemble des acteurs pour conduire ce nouveau cadre de soutien à l’apprentissage pour 2023", indiquait Carole Grandjean, ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnels le 15 septembre dernier à l’occasion du lancement de la nouvelle campagne de recrutement d’apprentis à destination des entreprises et des jeunes.

Pour autant, parmi les acteurs de l’apprentissage, certains tirent la sonnette d’alarme. La Fnadir, Fédération nationale des directrices et directeurs de CFA, appelle à sécuriser le cadre de la réforme de 2018, "une loi fragile et perfectible". Et appelle à l’ouverture de trois chantiers : celui du financement de l’apprentissage à envisager sous l’angle d’un investissement que d’une dépense susceptible de subir les fourches caudines de Bercy en cas de dépassement budgétaire, celui de l’orientation afin d’en faire "un processus au long cours qui impose de réunir l’ensemble des ressources mobilisables à l’échelle d’un territoire" plutôt "qu’un choix à un instant T", et celui des lycées professionnels – que doit justement porter Carole Grandjean – afin d’éviter que les différents établissements pratiquant l’apprentissage ne se retrouvent mis en concurrence entre eux. Avec une requête centrale : faire une place aux acteurs de l’apprentissage, à commencer par les dirigeants de CFA dans les instances de pilotage de l’alternance, de France Compétences aux services régionaux de l’orientation.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre