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Face au décrochage des jeunes, Terra Nova appelle à mobiliser l’apprentissage

Apprentissage | publié le : 22.04.2021 | Benjamin d'Alguerre

« Le spectre d’une génération Covid est bien présent ! » Dans un rapport publié le 22 avril « Agir pour la réussite des jeunes en difficulté, dans leurs territoires », le think tank Terra Nova tire la sonnette d’alarme sur la recrudescence du décrochage des jeunes en 2020. En 2015, 2016 et 2017, le nombre de décrocheurs était tombé à 90.000, soit environ 12 % des sortants. Or, après un an de crise sanitaire, économique et sociale, il grimpe aujourd’hui à 13,5 % pour les 15-29 ans. En outre, le décrochage de ces jeunes commence à s’inscrire sur une longue durée : « Près de la moitié d’entre eux sont sans emploi ni formation depuis un an ou plus », avertissent les deux auteurs du rapport, Olivier Faron, administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et Marc-François Mignot-Mahon, président du groupe d’établissements supérieurs privé Galileo Global Education.

Pour Terra Nova, la "pilule anti-chômage des jeunes" a un nom : l'apprentissage. Le laboratoire d'idées appelle à un investissement massif des pouvoirs publics dans l'alternance, en tenant cependant compte des problèmes sociaux et géographiques auxquels sont confrontés les décrocheurs de longue durée. Massivement issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville ou de la France périphérique, ceux-ci souffrent d’une faible capacité de mobilité territoriale en plus d’un manque d’appétence à un retour en formation après un premier échec scolaire. En outre, leurs zones de résidence se situent dans des territoires où l’offre de formation est faible (concentrée dans les grandes métropoles) et où les entreprises susceptibles de les accueillir en contrats d’apprentissage sont rares...

Olivier Faron et Marc-François Mignot-Mahon ont dressé un véritable plan de bataille pour lever les freins un à un. La motivation ? À renforcer par une augmentation de la rémunération des apprentis conditionnée par la signature d’un contrat d’engagement à l’assiduité par ces derniers. Le décrochage ? La mise en place par des organismes spécialisés de véritables « boot camps », des formations de remise à jour intensives aux savoir-être et aux règles de l’entreprise préalables à l’entrée en apprentissage. La faible mobilité géographique ? Contournable par l’expérience acquise par les CFA durant la crise de la Covid à assurer des cours en distantiel et par la réforme de la formation de septembre 2018, qui a levé les freins administratifs à la création d’établissements de formation. L’absence d’entreprises accueillantes ? Faciliter l’embauche d’apprentis par les groupements d’employeurs. Bref, des pistes avancées pour mettre au point cette « pilule anti-chômage des jeunes » que Terra Nova appelle de ses vœux.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre