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Dussopt promet le maintien des aides à l'embauche d'apprentis « jusqu'à la fin 2022 »

Apprentissage | publié le : 24.05.2022 | Benjamin d'Alguerre

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Olivier Dussopt, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, Assemblée Nationale, réforme de la fonction publique : début des débats dans l’hémicycle.

Crédit photo Photo : Bruno Lévy

Les employeurs d’apprentis peuvent pousser un ouf de soulagement. Les aides qu’ils touchent pour recruter des jeunes en apprentissage qui auraient dû s'arrêter le 30 juin prochain seront reconduites « au moins jusqu’à la fin de l’année 2022 » a indiqué le 24 juin Olivier Dussopt, le nouveau ministre du Travail au micro de RTL.

Initialement mises en place en mars-avril 2020, au cœur de la pandémie de Covid-19, pour ne pas voir s’écrouler le recrutement d’apprentis par les entreprises, ces aides (5000 euros pour chaque signature d’un contrat d’apprentissage avec un mineur, 8000 pour un majeur jusqu’à 29 ans ou un jeune en situation de handicap) ne sont, aux yeux des observateurs, pas pour rien dans la croissance de l’apprentissage durant tout le quinquennat écoulé (730 000 apprentis selon les derniers calculs du ministère du Travail).

Difficile d’imaginer le nouveau locataire de la rue de Grenelle vouloir stopper ces coups de pouce au recrutement, surtout 24 heures après avoir reçu l’objectif de dépasser le seuil symbolique du million d’apprentis par la patronne du Gouvernement, Elisabeth Borne, sa prédécesseure au ministère du Travail. Cette question de la pérennisation des aides constitue d’ailleurs l’un des débats en cours au sein de l’écosystème de la formation. « Les bons résultats de l’apprentissage justifient l’investissement financier », estime ainsi Pascal Picault, directeur du CFA de La Poste Formaposte et président de la Fnadir, la Fédération nationale des directeurs de centres de formation d’apprentis, qui souhaiterait voir ces aides se perpétuer. Tout comme le Medef.

Problème : si ces primes à l’embauche ont contribué à la bonne santé des recrutements d’apprentis sur la séquence 2020 – 2022, elles ont contribué à aggraver le déficit de France Compétences, l’opérateur en charge de la ventilation des fonds de la professionnelle. Déjà éreintée par le financement des formations éligibles au CPF et les coûts-contrats de l’apprentissage, sa trésorerie doit en outre supporter ces frais supplémentaires qui ont contribué à aggraver le trou dans la caisse de 11 milliards sur les deux derniers exercices annuels que l’Etat a dû combler, en partie, en mettant la main à la poche.

Les partenaires sociaux, membres du conseil d’administration de France Compétences, s’en étaient d’ailleurs émus. Leur accord-cadre national interprofessionnel sur la formation professionnelle de décembre 2021 rappelait la nécessité pour l’opérateur de réduire la voilure. Au lendemain de sa négociation, un groupe de travail a d’ailleurs été monté pour imaginer les pistes à suivre pour remettre les comptes à l’équilibre. Une contrainte qui demeure à l’esprit d’Olivier Dussopt qui s’est engagé à associer syndicats et patronat à la réflexion sur les modalités de la prolongation des aides à l’embauche. Sans s’avancer, on peut cependant s’atteindre à un certain encadrement de celles-ci. En limitant par exemple leur bénéfice à certains niveaux de formation seulement. A suivre.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre