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Des primes de 5000 et 8000 euros pour l’embauche d'apprentis

ISRH | Apprentissage | publié le : 04.06.2020 | Benjamin d'Alguerre

Muriel Pénicaud avait promis que le gouvernement allait mettre les bouchées doubles pour relancer une dynamique de l’apprentissage (+16% depuis 2019) stoppée net par la crise du Covid-19 et la période de confinement. Pour juguler le risque d’une rentrée 2020 en berne – certains réseaux de CFA redoutent jusqu’à 20 à 30% d’apprentis de moins qu’aujourd’hui dans leurs établissements en septembre prochain – l’exécutif va mettre la main à la poche sans regarder à la dépense puisque le coût de l’ensemble des mesures du plan de relance présentées le 4 juin par la ministre du Travail, qui devrait être détaillé dans un futur projet de loi de finances rectificative présenté en conseil des ministres mercredi 10 juin devrait « dépasser le milliard d’euros », selon une source interne au ministère.

Sans surprise, le premier levier qu’actionnera la rue de Grenelle sera celui des aides à l’embauche d’apprentis. Une mesure particulièrement réclamée par le patronat lors des discussions préparatoires. Ce coup de pouce financier prendra la forme d’une prime de 5000 euros versée à l’entreprise acceptant de signer un contrat avec un apprenti mineur. Elle sera portée à 8000 euros pour un majeur. Prévue pour durer jusqu’au 28 février 2021, l’aide sera valable pour tout diplôme préparé s’étalant  du CAP à la Licence Professionnelle. Elle sera sans conditions pour les entreprises de moins de 250 salariés et conditionnée au respect de la règle d’embauche de 5% d’alternants pour les autres. « Si cette condition n’est pas remplie en 2021, la prime devra être remboursée », prévient l’entourage de Muriel Pénicaud. Au-delà du 28 février 2021, toutefois, les charges sur les rémunérations des apprentis seront à nouveau dues par les employeurs. 

Cette mesure sera complétée par d’autres dispositifs: prolongation de la mesure exceptionnelle visant à accueillir six mois un jeune sans entreprise d’accueil dans un CFA (jusqu’au 28 février 2021), mobilisation des réseaux territoriaux (Direccte, Rectorats, Régions, branches professionnelles, partenaires sociaux, Pôle Emploi…) pour s’assurer que chaque jeune ayant émis un vœu d’apprentissage sur Affelnet ou ParcoursSup trouve une place en CFA et investissement dans du matériel informatique à partir des 500 euros versés pour chaque apprenti au titre de l’aide au 1er équipement. « Nous avons appris du confinement », explique le ministère. « Notre idée est de permettre à chaque CFA d’investir dans un parc informatique afin que les apprentis puissent travailler à distance en cas de besoin avec des ordinateurs portables ». En revanche, la demande de la FNADIR (la fédération des directeurs de CFA) réclamant une prise en charge des coûts-contrats sur la base des effectifs de 2019 afin de leur assurer une trésorerie saine n’a pas été retenue. Dans l’entourage de la ministre, on explique ce choix : « Notre pari est de retrouver l’effectif de 2019, d’où ce recours aux aides massives. Si ça ne fonctionne pas, on s’adaptera, mais on refuse de partir battus… »

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre