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718 000 contrats d'apprentissage signés en 2021

Apprentissage | publié le : 03.02.2022 | Benjamin d'Alguerre

C’est un satisfecit pour le ministère du Travail. En 2021, 718 000 jeunes étaient engagés dans un contrat d’apprentissage, que ce soit dans le secteur privé ou dans le public. « Record absolu », se félicite la rue de Grenelle devant ces chiffres qui pulvérisent les objectifs fixés lors du quinquennat de François Hollande (qui espérait atteindre le seuil des 500 000 apprentis en 2017) et titillent ceux, plus ambitieux, imaginés par son prédécesseur Nicolas Sarkozy pour 2012. Dans ces deux cas, le mandat présidentiel s’était achevé avec un nombre d’apprentis oscillant autour de 400 000.

Cette fois, serait-ce la bonne ? La dérégulation de l’apprentissage initiée par Muriel Pénicaud, la réforme du financement des établissements de formation passant d’un système de subventions régionales à un système de coût au contrat déterminé par les branches, la mise à l’index de la carte des CFA, la mise en place et le prolongement de primes à l’embauche pour les employeurs d’apprentis et la facilitation administrative d’ouverture de centres de formation ont, sur le plan quantitatif en tout cas, porté leurs fruits. Au prix, néanmoins, d’un écroulement des contrats de professionnalisation et surtout d’un déficit chronique pour France Compétences, l’organisme de régulation du financement de la formation professionnelle, qui vient de l’amener à demander aux branches de réviser leurs coûts-contrats pour soulager sa trésorerie.

En attendant, le nombre de contrats a bondi (+37%) entre 2020 et 2021, se traduisant par une multiplication par 2,4 dans le seul secteur privé. Dans le détail, ce sont surtout les PME qui recourent à l’apprentissage. Ainsi, les entreprises de moins de 50 salariés représentent 66% (463 000 contrats) du total. Loin devant les 50–249 salariés (76 000 contrats, 11% du total) et surtout les ETI de 250 à 999 salariés (56 500 contrats, 8% du total). Les grandes entreprises de plus de 1000 salariés, quant à elle, ont embauché quelque 103 000 apprentis (15%).

Où sont les apprentis ? On les trouve d’abord dans les services (71%), l’industrie (15%), la construction (11%) et l’agriculture ou la pêche (3%). C’est le secteur du commerce qui recourt le plus à cette voie de formation (161 300), devant le conseil et l’ingénierie (66 440), la banque, l’assurance et l’immobilier (48 500) ou les agences de voyage et d’intérim (38 000). Les secteurs plus traditionnels de l’apprentissage comme l’hébergement et la restauration (28 000) ou la coiffure et les soins de beauté (23 500) arrivent derrière, ce qui s’explique par la forte croissance de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. 21% des contrats concernent des apprentis à Bac + 5 et plus, 19% des titulaires de Bac + 3 et 22% des Bac + 2. L’apprentissage dans les niveaux Bac (15%) ou infra-Bac (22%) a eu beau connaître une croissance de 21% entre 2020 et 2021 et de 13% entre 2019 et 2020, il perd des points au profit des niveaux supérieurs. « Le fait que l’enseignement supérieur tire les chiffres de l’apprentissage vers le haut crédibilise le message d’excellence que cette réforme voulait faire passer », objecte cependant la députée LREM Catherine Fabre, rapporteuse du volet « apprentissage » de la loi Pénicaud de 2018.

« L’apprentissage n’est plus considéré comme une voie de garage, la bataille de l’image est gagnée », se réjouit pour sa part Pascal Picault, président de la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir). D’autant que les taux d’insertion dans l’emploi à la sortie d’une période d’apprentissage sont plutôt bons : 69% dans la chimie, l’énergie et la métallurgie, 66% dans la mécanique et les structures métalliques, 65% dans les technologies industrielles ou le génie civil, la construction et le bois, l’électricité ou l’électronique, 60% dans l’agriculture… de quoi convaincre les jeunes de se tourner vers cette voie de formation qui alterne cours en établissement de formation et séjours en entreprise.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre