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50 à 60% des CFA prévoient de réduire leur activité à la rentrée

Apprentissage | publié le : 09.07.2020 | Benjamin d'Alguerre

La crise sanitaire risque de coûter cher aux centres de formation d’apprentis. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par le cabinet Orcom auprès de 85 établissements appartenant au réseau de la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir) dans l’immédiat après-crise. Si les établissements ont globalement pu préserver leur trésorerie grâce aux versements du reliquat de leurs coûts-contrats par les OPCO, la fin d’année 2020 s’annonce compliquée. Avec une baisse des pré-inscriptions de 10 à 30% en fonction des régions et des spécialités des établissements, une réduction des effectifs attendue de 12% en septembre (alors que 4% des apprentis ont décroché durant la crise) et une diminution des ressources de 10%, soit environ 600 euros par apprenti, les CFA vont devoir revoir leurs perspectives de croissance à la baisse. Notamment en matière de projets d’investissement puisque 50 à 60% d’entre eux prévoient de fermer des sessions, d’abandonner l’ouverture de nouvelles sections d’apprentissage ou d’effectuer des réductions d'effectif.

Vu la situation, l’annonce par le ministère du Travail de la mise en place de nouvelles primes à l’embauche de 5000 euros annuels (pour un mineur) et de 8000 euros (pour un majeur) pour toutes les formations en apprentissage du CAP au Bac+3 est plutôt bien accueillie. Toutefois, chez les dirigeants de CFA, on doute que les seules primes suffiront à convaincre les employeurs de maintenir leurs intentions de recrutement d’apprentis en l’état. « Nous avons des exemples d’entreprises que l’annonce des primes a incitées à continuer leurs efforts sur l’apprentissage, mais d’autres ne disposent même pas d’une visibilité à trois mois sur la survie économique de leur activité », regrette Roselyne Hubert, présidente de la Fnadir. Le changement de têtes au ministère du Travail laisse également planer le doute sur la marche à suivre, Élisabeth Borne ayant d’ores et déjà annoncé que les retraites et l’assurance-chômage constitueraient les deux sujets phares de la fin du quinquennat. « Y aura-t-il un conseiller à l’apprentissage auprès de la ministre ? Nous n’en savons rien à ce stade », déplore Pascal Picault, directeur du CFA Formaposte. Beaucoup d’espoirs reposent en tout cas sur le plan de relance de l’emploi des jeunes qui devrait concerner quelque 350 000 nouveaux entrants sur le marché du travail. Mais contiendra-t-il un volet apprentissage ? Nul ne le sait à ce stade.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre