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Absence de l'Afpa dans la relance : la CFE-CGC interpelle Jean Castex

Formation | publié le : 21.10.2021 | Benjamin d'Alguerre

André Thomas , président de la CFE-CGC.

Crédit photo DR

Qu’ont en commun le plan de réduction des tensions sur le recrutement, le plan France 2030, le projet de déploiement des tiers-lieux dans les territoires, le dernier appel à manifestation d’intérêt dans le cadre du service public de l’emploi et de l’insertion de juillet dernier, le plan "un jeune, un mentor", mais aussi le rapport de la mission d'information sur la politique en faveur de l'égalité des chances et de l'émancipation de la jeunesse du Sénat, rendu public le 28 septembre 2021, les 49 propositions élaborées par les partenaires sociaux pour réformer la formation et l’alternance, le rapport Six sur l’emploi des seniors ou le rapport de Solidarité nouvelle face au chômage de septembre dernier dressant une cartographie de l’inégalité à l’accès à la formation en France ? Réponse : l’Afpa en est absente.

"Acteur anonyme"

Pour la CFE-CGC, premier syndicat au sein de l’Agence pour la formation des adultes, cette disparition progressive de l’Afpa des politiques publiques de formation et d’insertion – et même de l’éventail des opérateurs susceptibles de prendre leur part dans ces dernières ! – est plus qu’inquiétante et pourrait même constituer les prémices d’une mort annoncée de l’établissement qui sort à peine d’une restructuration historique qui a vu le départ de plus de 1 200 salariés. "L’Afpa est absente de tous les appels à projets et manifestations d'intérêt soumis par les ministères, considérée comme un acteur anonyme, et de fait exposé aux pires dangers. L’Epic Afpa conservera-t-il son statut ou sera-t-il transformé en société anonyme, comme France Télécom, la SNCF, La Poste... ?" s’interroge André Thomas , président de l’organisation syndicale. Pire, "les deux dernières années confirment cette tendance, à travers les hausses de crédits alloués aux différents opérateurs publics similaires, 2 600 salariés supplémentaires à Pôle Emploi, 1 600 de plus aux missions locales, contrairement à l’Afpa qui voit ses effectifs réduits d’un millier !"

Tirer la sonnette d’alarme sur cette "cancelisation" de l’Agence, c’est précisément l’objet du courrier que la CFE-CGC de l’Afpa (en pièce-jointe ci-dessous) a adressé au Premier ministre Jean Castex. Un Premier ministre venu d’ailleurs le 27 septembre 2021 présenter son plan de relance dans un centre Afpa de Châtellerault (Vienne)… sans jamais évoquer l’opérateur public dans ses propos, ni l’inscrire dans la dynamique du plan !

Propositions

Cependant, la lettre adressée à Matignon ne comporte pas qu’un état des lieux de la situation de l’Afpa à l’instant T. Le syndicat y joint une série de propositions afin d’améliorer le positionnement de l’Agence et de lui offrir une juste place dans les politiques publiques de la relance. À commencer par une révision des ordonnances de 2016 constitutives de l’Epic Afpa afin de permettre à ce dernier de pouvoir se positionner sur des enjeux sociétaux et environnementaux de type inclusion ; la fusion – ou tout au moins une forme de pilotage commun – entre Afpa et réseau des Greta afin de limiter la concurrence entre ces deux structures proches ; positionner l’Afpa comme ensemblier sur l’accompagnement des publics vulnérables (particulièrement les seniors) dans le cadre du service public de l’insertion et de l’emploi ; intégrer l’Afpa au projet de loi 3 DS sur la création de l'instance de coordination régionale avec les conseils régionaux et Pole Emploi ; intégrer les "villages de l’Afpa" à la politique de développement des tiers lieux et ajouter un enjeu de "plus-value sociale" au contrat d’objectifs et de performances de l’agence.

 

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Auteur

  • Benjamin d'Alguerre