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« 26 heures de formation annuelles par salarié à l’horizon 2025 chez Safran »

Formation | publié le : 15.06.2021 | Benjamin d'Alguerre

Safran et les syndicats regroupés au sein de la plateforme européenne IndustriAll ont signé le 9 juin un accord formation à dimension européenne. Il vise à sécuriser l’emploi des salariés tout en permettant des passerelles entre les différents métiers du groupe impactés par la digitalisation et la transition énergétique, comme l'expliquent Stéphane Dubois, directeur Groupe responsabilités humaines et sociétales et Vincent Mackie, directeur des affaires sociales Groupe chez Safran.

Quels sont les enjeux de la transformation du groupe Safran ?

Stéphane Dubois : Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un accord défensif consécutif à la crise du Coronavirus. L’emploi a été maintenu chez Safran, grâce à un accord de transformation d’activité signé en juillet 2020, qui a permis de préserver 10.000 emplois en France. Mais comme beaucoup d’entreprises, Safran est confrontée à la transformation de ses métiers sous la double influence de l’impératif de transition énergétique et de la digitalisation. Les questions liées à la transition énergétique entraînent un impact très fort sur nos processus industriels de production qui vont devoir s’adapter à la nouvelle donne énergétique décarbonée (moteurs à biocarburants, carburants SAF). La digitalisation réinterroge les organisations de travail de toutes les entités du groupe couvertes par le périmètre de l’accord. Les nouveaux défis qui nous attendent nous imposent de faire évoluer nos métiers dans toutes nos sociétés de façon conjointe en intégrant un vrai facteur de transversalité à notre démarche afin de faciliter les mobilités d’une entité à l’autre. Safran compte 50.000 salariés à l’échelle européenne, dont 42.200 pour la France. Nous allons d’ailleurs travailler avec les partenaires sociaux français sur un autre accord qui rentrera davantage dans le détail des ambitions de l’accord.

Quels sont les grands éléments « formation » de l’accord ?

S. D. : Cet accord doit nous permettre d’être dans l’anticipation des parcours de carrière et de l’évolution de métiers, ainsi que dans la sécurisation des compétences des collaborateurs de Safran. Cette année, nous avons mis en place une politique RSE dont l’un des piliers est de devenir un employeur exemplaire en prenant des engagements très forts sur la formation qui se retrouvent d’ailleurs dans l’accord signé le 8 juin, à savoir proposer 18 heures de formation par salarié à l’horizon 2022 et 26 en 2025. Nous avons étoffé notre catalogue de nouvelles formations orientées vers le digital ou le climatique dont certaines sont certifiantes ou diplômantes avec l’objectif de pouvoir orienter les collaborateurs qui le souhaitent vers les nouveaux métiers du groupe de façon très opérationnelle. Notre SIRH est en cours de transformation pour permettre aux salariés d’accéder à des formations ou à des outils d’autoévaluation des compétences. Cette nouvelle offre sera disponible en 2022.

Vincent Mackie : L’accord étoffe beaucoup l’offre de formation entre pairs, pour faire de Safran une « organisation apprenante ». Il s’agissait d’une demande forte des organisations syndicales de Safran durant la négociation qui s’inscrit dans la forte tradition de compagnonnage de Safran. Des seniors reconnus pour leur expertise seront susceptibles de mentorer les jeunes recrues dans une organisation plutôt complexe comme la nôtre. Mais des opérations de reverse-mentoring au cours desquelles des jeunes pourront informer leurs aînés sur les attentes des nouvelles générations sont également envisagées.

La version française de l’accord en cours de négociation comprendra-t-elle des dispositifs issus de la réforme formation de 2018 comme Pro-A ou le CPF co-construit ?

S. D. :  le futur accord détaillera la place exacte que ces dispositifs pourront occuper dans notre politique de formation, mais tous les nouveaux outils à notre disposition y figureront comme TransCo, dont une expérimentation à son sujet devrait bientôt démarrer à Toulouse où nous avons engagé un travail approfondi sur le sujet. Là encore, il ne s’agit pas de préparer des licenciements mais d’anticiper de futures reconversions comme cela arrive dans toutes les entreprises. Le périmètre de TransCo au sein du groupe pourrait ainsi concerner entre 500 et 600 salariés sur 42.000.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre