La crise a impacté la stabilité financière des ménages français, selon une étude de OpinionWay commandée par le cabinet Stairwage. Réalisée les 5 et 6 mai 2021 auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, elle révèle que la pandémie a généré un découvert moyen de 382 euros. Depuis le premier confinement, plus de la moitié des Français (55 %) ont dû affronter des situations qui ont contraint leur budget personnel, un cas de figure qui a touché quasiment les deux tiers des actifs (64 %). Les sondés pointent les problèmes de santé comme facteur principal (30 %) de déséquilibre de leur situation financière. Chez les 18-24 ans, le taux monte à 44 %. Un quart des personnes interrogées (26 %) mentionnent par ailleurs la mise en place du télétravail comme second facteur déstabilisant, citant l’achat de matériel. Là encore, le taux est bien plus élevé chez les 18-24 ans puisqu’il est cité par la moitié d’entre eux (50 %). L’impact a été d’autant plus désagréable que 16 % seulement des sondés avaient anticipé cette situation. Parmi la population, l’investissement dans l’achat de matériel pour le travail à distance a été le plus fréquent parmi les actifs (37 %) et les moins de 50 ans (40 %).

Parallèlement à cette hausse des dépenses, plus d’un quart des sondés (26 %) déclarent avoir subi une diminution de leurs revenus ou un gel de leur rémunération, taux qui monte à 42 % chez les 18-24 ans. Cette évolution avait cependant été anticipé par une proportion plus importante de personnes (50 %) que les achats pour le télétravail. Une minorité notable (13 %) affirme cependant qu’elle a eu un impact conséquent. Ce sont les actifs et les personnes de moins de 50 ans qui ont été le plus touchés par cette diminution de salaire (34 %).

Les plus touchés par les difficultés financières sont les actifs : près d’un sur cinq (18 %) déclare avoir été à découvert au moins une fois depuis le début de la crise sanitaire. Si la moyenne du découvert constaté est de 382 euros, il atteint des montants plus élevés pour les catégories populaires (393 euros), les hommes (444 euros) et la tranche d’âge située entre 34 et 49 ans (450 euros). Près de la moitié (42 %) des sondés déclarent se sentir inquiets pour les prochains mois. L’inquiétude est plus forte parmi les catégories populaires puisqu’elle atteint 52 % parmi ceux dont les revenus mensuels sont inférieurs à 2.000 euros et parmi les femmes (47 %). Dans les prochains mois, s’ils étaient encore confrontés à des difficultés financières, plus de la moitié des sondés (56 %) se disent « gênés » à la perspective d’aborder ce sujet avec leur employeur. L’embarras est le plus fort parmi les jeunes de 18 à 24 ans (78 %) et les femmes (60 %), mais moindre parmi les hommes (51 %) et les personnes âgées de 50 à 64 ans (52 %).